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Le débat de Missélé eba’a : Une digue a sauté…

Par Kongossanews

Par Telesphore Obame Ngomo
Président de l’Opam


Pour le commun des mortels, une interview d’Hervé Patrick Opiangah dit HPO, dans le quotidien national l’Union, peut ne pas signifier grand-chose. Tellement l’homme est chargé de diverses casquettes.


En effet, sur la scène nationale, HPO fait partir des acteurs politiques très actifs. Il préside l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS),un parti politique membre de la majorité présidentielle. C’est ce parti politique qui, pour la présidentielle d’août 2016, avait assuré la caution demandée par la loi au candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG). C’est dire tout l’attachement de HPO à l’ambition politique d’Ali Bongo Ondimba et au développement du Gabon.


Sur un tout autre plan et sur les traces du doyen Michel Essonghe, HPO appartient à cette catégorie d’homme d’affaires gabonais rigoureux et discret. Connaissant sa proximité avec le pouvoir en place, en révélant dans les colonnes de l’Union n’avoir jamais obtenu un marché de l’État, on entre dans la sphère du scoop impressionnant. Qui aurait pu l’imaginer ? Comme quoi le procès à charge qui est souvent fait à certains compatriotes proches du pouvoir mérite d’être revisité dans ses fondements.


C’est dire que le succès de ses diverses structures n’est nullement lié à un quelconque favoritisme partisan mais à sa ténacité et à ses capacités managériales efficaces. La récente extension de la Société Gabonaise de Développement Agricole (SOGADA) dont il est le président et qui contribue aux objectifs du Millénaire pour l’atteinte à l’autosuffisance alimentaire en est la preuve.


Dans le cadre d’une quelconque ambition, il a déjà ce lien avec de nombreuses institutions internationales qui se préoccupent de cette problématique au cœur de leur action et de leur ambition.
Outre l’alimentaire et le sécuritaire, HPO s’est investi dans l’univers du football où il préside le club CF Mounana. Celui-ci est compté parmi les meilleurs de l’espace national avec quelques reconnaissances à l’international.


Osons le dire, au-delà de son caractère festif, le CF Mounana comme l’Union Sportive de Bitam (USB) participe à l’écriture du chapitre entamé par les pères de l’indépendance de notre pays qui vise à construire cette nécessaire cohésion nationale dont parle l’hymne national. Grâce au football dans lequel il s’est investi, HPO fédère et unit les gabonais. Cette posture fait qu’il n’a rien à envier à de nombreux hommes d’affaires, d’ici et d’ailleurs, qui assument pleinement leur polyvalence.

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Toutefois, on note une caractéristique particulière chez cet acteur politique qui a pu être remarquée chez Jacques Chirac. Ils se font passer pour des gens incultes alors qu’ils ne le sont pas. Ils abordent avec aisance un grand nombre de sujets qui impose une culture générale bien fournie. Cette façon d’agir est reconnue aux grands fauves politiques dangereux et déterminés.


C’est ainsi qu’en France, le président Chirac a souvent été réduit à son personnage des guignols de l’info, mangeur de pommes et de choucroute. C’est bien grâce à cette caricature suscitant la sympathie des français qu’il a politiquement terrassé Chaban Delmas, Valéry Giscard d’Estaing et Edouard Balladur.


Au Gabon, HPO est réduit à tort, à la caricature selon laquelle il serait un voyou sans background et par ailleurs leader des gros bras d’Ali Bongo. Ce qui fait qu’il est craint par de nombreux acteurs politiques et publiques qui refusent de l’affronter. Lui laissant ainsi le champ libre pour avancer et atteindre ses objectifs.


Pour de nombreux jeunes aux parcours sinueux, il suscite l’admiration. En effet, ils s’identifient à lui et font de lui un modèle de réussite. C’est grâce à ce capital diversement constitué qu’il parvient en période électorale à canaliser de nombreuses énergies en faveur de son candidat. Sa capacité à mobiliser et à fédérer qui est vérifiable parle pour son compte.


Ce qui a fortement contribué à renforcer ses liens et sa proximité avec le président de la République. Cet état de fait et cette polyvalence maîtrisée nous rappellent en tout point la relation entre François de Grossouvre et François Mitterrand ou celle de Jean Louis Debré et Jacques Chirac.


Pour les initiés, HPO est l’une des rares personnes à maîtriser les espaces privés du chef de l’État. C’est ainsi que durant la convalescence du président de la République au Maroc, HPO a joué un rôle essentiel. Il était quasiment le seul à rassurer les autorités du royaume chérifien et celles du Gabon sur l’état de santé du président de la République.


C’est dire combien sa prise de parole tonique et parfois acide dans le quotidien national l’Union était bouleversante. Ceux qui maitrisent les arcanes du pouvoir diront qu’une digue a bel et bien sauté.
Toute la question est de savoir comment en sommes nous arrivés là si ce n’est (1) la méconnaissance de l’homme et l’ignorance de ses états de service par des imposteurs, apprentis sorciers.

Puis (2) la peur de son profil de président multidimensionnel
A la veille de l’échéance électorale à venir, les manœuvriers imprudents commencent à donner des coups pour déstabiliser les potentiels adversaires. Cela peut s’expliquer sur le plan politique. Mais ont-ils bien pris le temps d’apprécier les profils qu’ils ont décidé d’attaquer ? Pas si sûr.


On ne peut avoir un parti politique légalement constitué, des entreprises à jour qui embauchent des milliers de gabonais, avoir un club de football qui participe à évader et égayer les gabonais plongés dans une souffrance insoutenable, avoir une agence de sécurité équipée et nourrir des milliers de familles sans être craint.


Voici les raisons objectives qui peuvent justifier l’acharnement que subit HPO. À ce jeu dangereux, les corbeaux à la tâche gagneraient à bien réfléchir avant de chercher des noises à un individu qui sait d’où il vient, où il part et qui a la maitrise de l’univers politique gabonais.


En définitive, une telle cabale contre HPO est bien la preuve qu’Ali Bongo Ondimba n’est plus en capacité de nourrir des ambitions présidentielles. Il ne l’aurait jamais toléré ou permis. On comprend mieux pourquoi la digue a sauté. Il n’y a plus rien à protéger si ce n’est son avenir personnel.

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