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Le Gabon, ce pays de brigands [Édito]

Par Kongossanews

À ce jour, 54 partis politiques (et peut-être plus) ont leurs actes de naissances. On peut s’étonner qu’il y ait autant de structures politiques dans un si petit pays d’à peine 2 millions d’habitants (au dernier recensement).

Mais comme cela vaut pour plusieurs domaines, il y a une explication logique à ce foisonnement.

Il faut être formel dès le départ. Au Gabon, la politique est une industrie qui rapporte et chacun souhaite, dans la perspective d’un profit, être leader de quelque chose, même si moribond. 

Comme pour de nombreux pays africains, latino-américains ou même européens, être à la tête d’une formation politique, c’est être propriétaire d’une mine d’or.

Tous les accords occultes passés en faveur du parti au pouvoir se terminent bien, matériellement et financièrement.

On est donc loin de la considération traditionnelle de la politique, à savoir l’éclosion d’une idéologie propre en laquelle les populations peuvent s’identifier, conduire et donc organiser des réflexions sur les affaires publiques, le gouvernement d’un État et les relations mutuelles qui devraient préexister entre États.

Ces problématiques, qui constituent en outre de grandes exigences, ne font absolument plus partis des agendas de ces leaders souvent autoproclamés. 

“Un homme politique malhonnête, c’est comme un cerf-volant : il est gonflé de vent, il se pare de belles couleurs pour séduire, et lorsqu’il vole il est en général manipulé par quelqu’un qui tire les ficelles.” Cette assertion de Daniel Confland traduit si bien la réalité du microcosme politique gabonais. 

Pour s’en convaincre, quelques grands événements d’hier peuvent suffire.

Prenons les assises d’Angondjè. Sur 54 partis politiques reconnus au Gabon, 52  avaient pris part au dialogue politique national proposé par le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, à la suite de la crise post-électorale du 27 août 2016. 

Quel en est le bilan aujourd’hui ? Le pays a-t-il pris de l’envol au terme de ces assises? 

Bien au contraire, il s’en est trouvé profondément enfoncé. 

La crise politique demeure. Le Parti Démocratique Gabonais (PDG au pouvoir) tient tous les pôles stratégiques du pays et règne en maître souverain, faisant la pluie et le beau temps.

Cerises sur le gâteau, de nombreux responsables politiques ont été gratifiés de postes et de salaires mirobolants. Avec eux, leurs rejetons.  

Qu’ont obtenu concrètement les populations ?

À l’approche de la présidentielle prévue pour se tenir en 2023, les opérations d’achats et ou de transferts ont recommencé. 

Les concepts politiques de grande escroquerie foisonnent : Réconciliation nationale, la paix des braves… 

Personne ne veut rien rater, surtout qu’en ce domaine, plus fort on cri, mieux on est entendu. 

Asséchés depuis plusieurs années, certains “promoteurs” de partis politiques gazelles commencent déjà à raser les murs du Palais Rénovation, lorsqu’ils ne sont pas repris par leurs anciens maîtres. 

Les transfuges reviennent au bercail.

Le temps du “grand gombo” arrive, se susurre-t-on déjà à l’oreille entre caciques. L’urgence de battre le bitume très tôt s’impose. 

Que de brigands!

Joseph Mundruma

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