Entre décisions incompréhensibles, excès et déni du contexte économique né de la Covid-19, la Haute autorité de la communication, bourreau des médias, par une redevance inopportune, tente une nouvelle paralysie de la presse libre et indépendante. La tentative ne passera pas, assurent déjà les promoteurs.
Bras de fer à l’horizon entre la HAC et la presse privée. C’est acté.
Les promoteurs des médias du secteur n’entendent pas se laisser mener par le bout du nez, d’autant que la redevance de 500.000 francs CFA annuelle qu’exige désormais l’institution aux entreprises de presse en ligne, plus particulièrement, ne tient compte ni du contexte économique du moment, encore moins des préalables.
De sa décision, la haute autorité de la communication a fait fi de tout, y compris de sa responsabilité à réguler la publicité, c’est à dire permettre que les entreprises de presse privées y aient accès, au même titre que les médias du secteur public.
Son inertie en ce domaine a gracieusement offert le monopole à L’Union, qui concentre à lui seul 80% de la part du marché, suivi de Gabon télévisions, qui engrange le reste.
Cette stratégie de normalisation en tous points incongrue, sonne comme une injonction, que sont désormais nombreux à objecter les promoteurs des organes privés.
La démarche du gendarme des médias aurait pu être opportune si elle s’était accommodée de préalables.
Au lieu de cela, il s’est empressé d’observer des dispositions statutaires du Code de la communication, balayant malicieusement d’un revers de main sa responsabilité de garant de l’équité en termes de quotas de publicité, dans un secteur où les médias publics affichent d’un air dédaigneux leur surpuissance.
La redevance exigée aux médias privés, en plus d’être suffocante, jette les bases d’un génocide programmé des entreprises de presse privées, lesquelles sont au bord du dépôt de bilan depuis là survenance de la pandémie à Coronavirus.
À l’approche de la présidentielle de 2023, toutes les spéculations sont permises. S’agit il d’un ordre du “sommet” visant l’élimination de cette presse souvent pas très tendre avec les locataires du bord de mer?
Seuls les conseillers de cette institution, pourtant élus et mandatés pour représenter les intérêts de la corporation peuvent y répondre.
Pour l’heure, face au défi d’exister malgré les turpitudes, les organisations patronales des médias, déjà vent debout, n’admettront pas cette décision aux forts relents conspirationnistes.
Par Stive Roméo Makanga