Mort tragique de Johan Bounda: le général Jean Martin Ossima Ndong limogé ?
Par Joseph Moundruma
L’affaire Johan Bounda aurait-elle enfin connu son épilogue ? C’est la question qui se pose après la publication de notre confrère, Gabonreview. Le général Jean Martin Ossima Ndong ainsi que de nombreux membres de l’administration du B2, lieu où la victime avait été torturé, auraient fait l’objet d’éviction par Brigitte Onkanowa, l’actuelle ministre de la Défense.
Le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, aurait donc tenu sa promesse faite à la famille de Johan Bounda lors de sa visite en décembre dernier. Suite au décès du jeune second-maître de la Marine nationale, plusieurs cadres de l’administration militaire auraient été limogés, si l’on en croit Gabonreview. Dans ce contexte, il s’agirait d’un acte fort qui témoigne de la volonté des autorités de lutter contre les abus au sein des institutions.
Pour rappel, Johan Bounda, âgé de 27 ans, avait trouvé la mort le 21 décembre 2024 alors qu’il était en garde à vue à la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), communément appelée le B2. Accusé de vol de bijoux et d’argent au domicile de son ex-patron, il aurait été soumis à des actes de torture, entraînant son décès. Ces événements avaient suscité une vive indignation, poussant à l’ouverture d’une enquête et à l’arrestation de plusieurs agents présumés coupables.
Dans l’article de Gabonreview, l’on note que parmi les cadres sanctionnés figure le général Jean Martin Ossima Ndong, ancien secrétaire général du ministère de la Défense nationale, et chef d’État-major général des Forces armées gabonaises au moment du coup d’État du 30 août 2023. Son limogeage, qui serait intervenu après qu’il aurait livré Johan Bounda aux agents du B2, marque un signal clair de fermeté. La ministre de la Défense, Brigitte Onkanowa, avait également pris position en annonçant des sanctions contre les coupables, quels qu’ils soient.
Les mesures auraient également touché la DGCISM : son directeur général, son adjoint, ainsi que les responsables des investigations judiciaires et des enquêtes spéciales auraient tous été relevés de leurs fonctions. En tout, une dizaine de cadres auraient été remerciés, une décision prise quelques jours après la dénonciation publique de la lenteur judiciaire par la famille de Johan Bounda.
Si ces sanctions administratives représentent une avancée, l’opinion publique attend des actions judiciaires concrètes pour traduire les coupables en justice.
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