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Nominations au sein des Hautes administrations et entreprises publiques : À Port-Gentil, les élites en apologistes de l’autochtonie

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga 

Alors que la prise du pouvoir par les Forces de sécurité et de défense,  au petit matin du 30 août dernier laissait présager l’avènement d’une ère nouvelle,  le changement de mentalité aura pour sa part du mal à s’arrimer aux ambitions patriotiques du CTRI. Preuve en est de la province de l’Ogooué-maritime, dont certains compatriotes, des élites qui plus est, ont vite fait de se réjouir de la nomination de quelques compatriotes dans les entreprises publiques de la province suscitée, au terme du conseil des ministres du 26 septembre dernier.  

Un article, largement ventilé sur la toile, promouvait cette vision étriquée que certains compatriotes se font des nominations.   
« la direction générale de la SOGARA qui avait été reprise des mains des fils de la province au détriment des sudistes et Altogovéens a aujourd’hui à sa tête un digne fils de cette province, ce qui n’est pas du goût de cette main noire qui est prêt à tout pour déstabiliser la vision des plus hautes autorités qui n’ont fait que rendre justice à cette province car ayant mis à sa tete un autochtone», mentionnait la publication, affichant une autochtonie à peine voilée. 

Cette réflexion d’un autre âge est pourtant communément partagée par les principales figures de la petite ville pétrolière.  
Ces personnes qui pensent ainsi devraient se cacher car elles font honte non seulement à leur communauté et au Gabon auquel elles associent cette forfaiture. Ce vacarme est aux antipodes de la vision des nouvelles autorités qui ont inscrits dans la charte de transition l’unité nationale parmi les postulats à adopter dans le nouveau Gabon, contrairement aux allégations éhontées de prétendue justice rendue aux autochtones comme si la présence des autres Gabonais compétents et occupant des postes au sein des sociétés publiques constituait un crime”, analyse un compatriote. 

PORT-GENTIL,  UNE RÉPUBLIQUE À PART

Si l’on considère des données digne de foi, en terme de production pétrolière, l’Ogooué Maritime produit à peu près 20%, tandis que les 80% restant proviennent des champs situés dans les provinces du sud (Nyanga et Ngounié). 
Dans l’hypothèse que l’on devrait appliquer la même réciprocité pour les autres provinces, la Nyanga et la Ngounié, dont les originaires ne manquent pas de matière et de compétences, pourraient tout aussi formuler les mêmes revendications dans les sociétés pétrolières opérant dans ces deux parties du pays.  

Les élites de l’Ogooué-Maritime savent-elles au moins que le PCA de COMILOG n’est pas un autochtone et que le DG est du Haut-Ogooué ? Cependant, les natifs de la province précitée n’ont jamais émis des réflexions aussi nauséabondes que celle décriée.  
“Port-Gentil est-elle une république à part ? où on doit faire la chasse aux personnes non autochtones occupant des postes de responsabilité dans les entreprises publiques ?”, s’interroge-t-on sur la toile. 

Pour mémoire,  alors nommé à la tête de Pizolub, feu Guy Christian Maviogha avait fait l’objet de toutes les attaques, parce que présenté comme un non autochtone. 
Aujourd’hui,  les mauvaises habitudes ayant la peau dure,  c’est une guerre ouverte qui est désormais menée contre la poignée de directeurs non natifs de l’Ogooué-maritime.

À ce stade, inutile de rappeler qu’il ne s’agit ni plus ni moins qu’un abaissement des valeurs défendues avec force par le CTRI,  et un effondrement manifeste de la République.  
Le président de la Transition,  Brice Clotaire Oligui Nguema,  produit d’un métissage ethnique, laisserait-il prospérer de telles considérations,  qui ont le mérite d’étrangler le vivre-ensemble? Biensur que non. 
Encourager l’ethnisme, le tribalisme c’est porter un coup fatal au vivre ensemble et à l’unité nationale. Il n’y a pas une république de l’Ogooué Maritime où seuls les fils originaires de la province doivent occuper les postes importants. L’Ogooué Maritime est une province cosmopolite, l’autochtonie doit certes être respectée mais ne doit en aucun cas être érigée en critère de nomination au niveau des Postes politiques ou des Grandes Entreprises, sinon c’est le nivellement par le bas, le règne de la médiocratie et c’est la fin de la République”, analyse notre interlocuteur. 

Le principe d’une nation forte et indivisible voudrait que chaque gabonais puisse se sentir et se considérer comme tel, où qu’il soit à travers le pays. 
La compétence devrait partout primer sur l’ethnisme. 
“Pour le Gabon nouveau et la vision insufflée par ses nouvelles Autorités, pour le vivre ensemble qu’il nous semble utile de préserver, cette posture risible adoptée par certains compatriotes, n’inspire qu’un profond mépris d’autant plus que l’argumentaire soutenu ne repose que sur l’imposture”, conclu un compatriote.

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