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Non partant pour la tenue d’un Congrès, la communauté musulmane du Gabon dit se référer à la « sagesse » du président de la Transition

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Depuis le coup de la libération du 30 août 2023, le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG) est le théâtre de vives tensions opposant deux groupes, menés respectivement par l’imam Benyamin Andjoua Obolo et l’imam Abdul Rachid Mbadinga. Après que les “arabisants” aient adoubé l’imam Benyamin Andjoua Obolo comme futur président du CSAIG, des résistances ont tout de suite émergé. D’ailleurs, une assemblée générale extraordinaire avait alors nommé l’imam Abdul Rachid Mbadinga en tant que président par intérim de l’institution suscitée, en raison de son expérience en tant que vice-président chargé des affaires religieuses.

Par la suite, des efforts ont été déployés pour organiser un congrès visant à apaiser les tensions. Cependant, des divergences sont apparues lors des préparatifs, notamment lorsque le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a tenté d’intervenir pour faciliter un consensus au sein de la communauté musulmane du Gabon.

Une vue des imams, lors de la conférence de presse

Seulement, malgré les tentatives de rapprochement, les désaccords persistent. L’imam Benyamin Andjoua Obolo et ses partisans ont rejeté les propositions du président de la Transition concernant le choix des dirigeants du CSAIG, du Grand imam et du chef de la communauté musulmane.

« Et donc, au sortir de cet échange avec le président de la Transition, il y a eu des points de vue divergents. Cependant, le président de la Transition avait déjà mis un canevas de travail, notamment celui de choisir pour chaque entité, c’est-à-dire le conseil supérieur des affaires islamiques, le Grand imam et le chef de la communauté musulmane, des personnes pour les représenter. Il était question qu’on lui fasse des propositions, qu’on lui apporte des noms. Une proposition que l’imam Benyamin Andjoua Obolo et ses hommes ont rejeté. Il y a eu un comité qui a été mis en place lors de notre rencontre avec le président de la transition. Nous devions, ensemble, nous asseoir pour trouver un consensus, afin d’aller dans la sérénité. Mais les points de vus sont allés dans tous les sens » a déclaré le grand imam de la mosquée Hassan II, samedi 9 mars à la faveur d’un point de presse.
Face à cette impasse, une réconciliation semble difficile sans un consensus préalable.

Les deux camps ont tenté de participer aux travaux préparatoires organisés par l’imam Benyamin Andjoua Obolo, mais des désaccords persistants ont entravé toute avancée vers une résolution harmonieuse. « Le camp de l’imam Benyamin Andjoua Obolo a organisé des travaux préparatoires auxquels nous avons voulu participer pour leur montrer notre bonne volonté. Mais il y a eu des commissions dans lesquelles beaucoup d’entre nous ne nous sommes pas retrouvés. Nous n’étions pas d’accord parce que ces derniers n’ont pas tenu compte des travaux que nous avons eu. C’est pour toutes ces raisons que nous nous sommes dit que nous n’irons pas à ce congrès en l’absence d’un consensus, d’une harmonisation entre nous » a-t-il explicité.

Dans ce contexte délicat, les membres du CSAIG se tournent vers le président de la Transition pour trouver une issue pacifique à cette crise interne. « Nous allons nous référer au président de la Transition, puisque l’idée de nous retrouver dans le cadre d’un congrès nous a été expressément suggérée par ses soins. Nous nous remettons à la sagesse du chef de l’Etat pour pouvoir résoudre le problème qui nous désole », a-t-il conclu.

La sagesse et l’arbitrage de Brice Clotaire Oligui Nguema sont sollicités pour surmonter les différends et restaurer l’unité au sein de la communauté musulmane du Gabon.

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