Oligui Nguema joue la carte du renouveau avec Nzigou. Et ça dérange
Par Stive Roméo Makanga
En nommant Ange Kevin Nzigou coordinateur général du Rassemblement des Bâtisseurs, le président Brice Clotaire Oligui Nguema ne s’est pas contenté de faire un choix stratégique. Il a pris un risque calculé, mais non dénué de conséquences. Ce geste, qui bouscule les codes établis, a déclenché une tempête dans le paysage politique gabonais. À l’évidence, le vieux système ne digère pas cette décision, perçue comme une insulte à son hégémonie. Mais ce choix est aussi porteur d’un message clair : l’heure de la jeunesse et des compétences a sonné.
D’entrée de jeu,il convient de préciser qu’Ange Kevin Nzigou incarne une génération décidée à refondre les codes du pouvoir. Jeune, talentueux, et déterminé, autant dire qu’il représente tout ce que les barons du régime redoutent. Car au Gabon, le pouvoir n’est pas seulement un exercice ; il est aussi un monopole jalousement gardé par des cercles d’initiés. La nomination de ce jeune leader, inconnu des cercles traditionnels, provoque un véritable séisme.
Le problème, toutefois, n’est pas simplement générationnel. Derrière les résistances des « caciques » se cache une peur bien plus profonde : celle de l’obsolescence. Ces figures, confortablement installées dans leurs privilèges, voient en Me Nzigou une menace existentielle. Non seulement il les défie sur le terrain politique, mais il renverse aussi l’idée selon laquelle la compétence serait l’apanage des anciens.
Il est frappant de constater combien les critiques contre Ange Kevin Nzigou, dans les salons feutrés d’Akanda et de Libreville révèlent une logique de système. On accuse son « manque d’expérience politique », comme si l’expérience des anciens avait été autre chose qu’un enchaînement d’échecs et de dérives. Ce même système, qui prétend détenir le savoir-faire indispensable, est responsable de décennies de stagnation. Ce que d’aucuns appellent « expérience » ressemble davantage à une forme d’immobilisme institutionnalisé.
Si les anciens tremblent, c’est parce que l’enjeu dépasse de loin une simple campagne électorale. Le véritable combat est celui de la légitimité. En confiant les clés du Rassemblement des Bâtisseurs à un outsider, Oligui Nguema envoie un signal fort : le Gabon peut se reconstruire sans ses élites traditionnelles. C’est une révolution silencieuse, mais radicale.
Plutôt que d’appuyer la dynamique présidentielle, certains préfèrent saboter de l’intérieur. Ce n’est pas un hasard : le succès de Me Nzigou signerait la fin de leur règne. Le jeune avocat pourrait bien prouver que la compétence et l’efficacité l’emportent sur les intrigues et les jeux d’influence. Pour ceux qui prospèrent dans un système opaque, l’émergence d’une nouvelle façon de faire est inacceptable.
D’autant plus que la bataille n’est pas seulement idéologique. Elle est aussi financière. Depuis des décennies, les campagnes électorales servent de prétexte à des détournements massifs. Avec Me Nzigou, les vieilles pratiques sont remises en question. Exit les dépenses opaques et les réseaux d’influence : place à la rigueur et à la transparence.
Au-delà de sa mission politique, Ange Kevin Nzigou est devenu un symbole. Pour la jeunesse gabonaise, sa nomination est une source d’espoir. Elle prouve qu’il est possible de briser le plafond de verre et de s’imposer dans un univers longtemps réservé à une élite vieillissante.
Cette dynamique, toutefois, ne se fera pas sans heurts. Les résistances sont là, puissantes et structurées. Mais le vent du changement semble irréversible. Si Me Nzigou réussit, il ouvrira la voie à une nouvelle génération de leaders, capables de refondre le système sur des bases modernes et inclusives.
La nomination d’Ange Kevin Nzigou est plus qu’un choix stratégique : elle est un test pour le Gabon. Le pays est-il prêt à tourner la page des anciennes pratiques ? La réponse se jouera dans les mois à venir. Mais une chose est sûre : Brice Clotaire Oligui Nguema a fait son choix. Et tous les observateurs sont unanimes : il est excellent.
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