Par Stive Roméo Makanga
Les communautés religieuses ont toujours été, de tout temps, menées vers l’adoption d’une culture du dialogue et de la collaboration réciproque. En islam, chacun est ainsi invité, si l’on s’en tient au Coran, à retrouver les valeurs de paix, de justice, de fraternité et de coexistence commune, et à les pratiquer envers tous. C’est très justement par souci de bâtir cet attribut de caractère essentiel que la communauté musulmane du Gabon a tenu à se rassembler dimanche 11 juin courant autour d’une conférence-débat.
“La fraternité en islam”. Telle a été la thématique débattue entre frères et soeurs musulmans, à la mosquée Hassan II de Libreville, consécutivement aux exposés des imams de la ville éponyme, du Moyen-Ogooué (Lambaréné), de l’Ogooué Lolo (Koulamoutou), du Haut-Ogooué, du Woleu-Ntem (Oyem), et de l’Ogooué-Ivindo, en présence d’Ismaël Oceni Ossa, grand imam du Gabon, président du Conseil Supérieur des Affaires Islamique du Gabon (CSAIG), et d’Ali Akbar Onanga Yobegué, son Conseiller spécial.
Pour la pléiade d’intervenants, il est évident que l’Islam a toujours incité les croyants à la fraternité, et à entretenir des liens solides de paix et d’amour. Des valeurs rendues explicites par de nombreux hadiths et versets du Coran, et qui, pour autant que le veut le croyant, peuvent être appliquées au sein de la communauté.
Lire aussi: Communauté musulmane : face à la diatribe, le florilège de soutien des imams gabonais à Ismaël Oceni Ossa
“La fraternité est un devoir Islamique. C’est une recommandation divine car Allah le très haut nous rappelle dans le saint Coran, dans le chapitre des appartements, les croyants sont frères et établissent la concorde entre eux. Dans un autre verset, il nous dit cramponnez-vous au cap de Dieu, à la religion de Dieu et ne vous divisez pas. Et le prophète va ajouter: le musulman est le frère d’un autre musulman”, a déclaré l’Imam Rachid Mbadinga, président du comité des imams gabonais, et vice-président du CSAIG.
Et, rappelant un autre récit du prophète Mahomet à ce sujet, l’imam Rachid Mbadinga précise : “Ne sera véritable croyant ou n’aura la foi complète que celui qui aime pour son frère, ce qu’il aime pour lui-même”. Avant de signifier: “Nous avons souhaité interpeller les uns et les autres. Qu’ils reviennent vers l’islam et qu’ils pratiquent cette fraternité afin que nous puissions vivre dans une société saine, de paix et de tranquillité”.
Une conférence débat et des discours consécutifs à l’acharnement médiatique avilissant dont est victime le Grand imam du Gabon, et tout particulièrement nourri par ses frères de foi.
Ainsi, par les assises de ce dimanche, le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG) a-t-il voulu interpeller chacun, pour que se cultive une véritable fraternité, articulée autour des enseignements que promeut le Coran.
“Les musulmans, dans l’amour, l’affection et la miséricorde qu’ils se portent, sont comparables à un seul corps. Lorsqu’un membre est affecté, c’est l’ensemble du corps qui ressent la douleur et s’enfièvre”, rappelle d’ailleurs Bukhâri.
Gageons maintenant que cet appel formel ait été entendu de tous, et qu’il marquera le début d’une véritable pratique d’un islam de croyance et d’humanisme, bien établi sur le plan de la moralité et du relationnel.