Parjures « en poutoulou » dans l’affaire Hervé Patrick Opiangah
Par Stive Roméo Makanga
Ce jeudi 19 juin 2025, Edmond Epoma Ngadi, porte-parole de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), s’est adressé à une foule de militants visiblement excédés par ce qu’ils considèrent comme une parodie de justice. Devant une assistance galvanisée, il a dénoncé une affaire salie par des contradictions judiciaires flagrantes et des entorses répétées au droit, visant le président de leur parti, Hervé Patrick Opiangah.
Le cœur de l’indignation repose sur un élément central : une plainte déposée le 25 novembre 2024, alors que les poursuites avaient été déclenchées dès le 20 novembre, soit cinq jours plus tôt. « Sur quelle base juridique le Procureur de la République a-t-il ordonné les poursuites contre Hervé Patrick Opiangah ? », a interrogé Epoma Ngadi, suscitant un tonnerre d’applaudissements de la foule. Cette anomalie temporelle, inédite dans les annales judiciaires, interpelle et jette une ombre sur la crédibilité des institutions judiciaires gabonaises.
Mais ce n’est pas tout. L’affaire est jalonnée de déclarations contradictoires, qualifiées de parjures par l’UDIS. Bruno Obiang Mvé, Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Libreville, a affirmé en mondovision, lors du journal télévisé du 13 décembre 2024, que la plainte aurait été déposée le 14 novembre 2024. Une affirmation démentie par un constat d’huissier, qui établit clairement que la plainte n’a été enregistrée que le 25 novembre 2024. Cette discordance, inscrite dans l’arrêt de la Chambre d’Accusation, est présentée par l’UDIS comme une tentative grossière de légitimer une procédure déjà bancale.
Eddy Minang, Procureur Général près la Cour d’Appel de Libreville, n’échappe pas aux accusations. Ce dernier aurait évoqué l’existence d’une plainte déposée le 19 novembre 2024, une déclaration là encore contredite par un constat d’huissier prouvant qu’aucun enregistrement de plainte n’a été effectué à cette date. Ces multiples faux serments, selon Edmond Epoma Ngadi, sont autant d’entorses graves aux principes fondamentaux de justice et d’éthique.
Devant cette avalanche de contradictions, l’UDIS a qualifié la procédure d’« aberration juridique ». Sieur Epoma Ngadi a rappelé que la machine judiciaire s’était déjà mise en branle le 20 novembre 2024, convoquant Hervé Patrick Opiangah pour des faits qui, à cette date, n’avaient pas encore été dénoncés. « Peut-on imaginer un État de droit où des poursuites sont engagées sans la moindre base légale ? », a-t-il lancé, provoquant des cris d’indignation dans la foule.
L’affaire dépasse désormais le cadre du judiciaire pour devenir un symbole des failles institutionnelles du pays. Les militants de l’UDIS, brandissant des pancartes et scandant des slogans hostiles, réclament des explications et des sanctions. Edmond Epoma Ngadi, dans une déclaration enflammée, a exhorté les magistrats à honorer leur serment d’impartialité et à rétablir la vérité.
« Ce combat n’est pas celui d’un homme, mais celui de tous les Gabonais épris de justice et de vérité », a conclu le porte-parole, annonçant une série de manifestations pacifiques pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale à cette affaire.
La question reste posée : dans un État où les parjures se multiplient et où les droits fondamentaux semblent foulés aux pieds, que reste-t-il de l’idéal de justice ? Pour l’UDIS, la réponse réside dans la mobilisation citoyenne et l’exigence d’un véritable État de droit. Nous y reviendrons.
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