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PDG: Steve Nzegho Diecko, un SG définitivement sans pouvoirs

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Du temps d’Omar Bongo Ondimba, jamais la nomination d’un Steve Nzegho Diecko comme Secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG) n’aurait été possible. Même les scénarios les plus délirants, les plus déjantés, auraient refusé cette seule validation. Mais comme qui dirait, les temps changent. Arrivent toujours un moment dans l’histoire des organisations où les derniers de cordées tiennent les bonnes ficelles, au détriment des plus méritants. Une révolution qui semble être en marche au sein du parti des masses.

Présidée par Dieudonné Yaya, la Commission permanente de discipline du Parti Démocratique Gabonais (PDG) a mis sur la touche et pour une durée de deux mois, sieurs Patrick Eyogho Edzang, SGA 5, et Éloi Nzondo, SGA 3. Une décision récusée par de nombreux PDGistes, particulièrement outrés pour le cas du dernier cité.

Au risque de nous perdre en conjectures inutiles, disons les choses sans atermoiements. La suspension de Patrick Eyogho Edzang n’est qu’un leurre, un argument assez subtil opposé pour rendre crédible celle d’Eloi Nzondo.
Personne n’a l’esprit aussi simplet pour croire que Patrick Eyogho Edzang, dont l’audio abject et répugnant avait fait le tour de la toile le 9 janvier dernier, ait été à ce point une réelle préoccupation pour la commission permanente de discipline.
Bien au contraire, Éloi Nzondo, le SGA3 a été dans le fond, la vraie et unique cible. La raison en est toute simple.

L’ORIGINE DE LA FRUSTRATION

Resté en retrait depuis belle lurette (4 ans plus exactement), le troisième secrétaire général adjoint du parti des masses a signé son grand retour sur le terrain, et dans le 3e arrondissement de Libreville, qui plus est, le samedi 11 février dernier. Toute chose que ne pouvaient lui refuser les instances décisionnelles du parti.

Véritable démonstration d’autorité, Éloi Nzondo n’y est pas apparu tout seul. Pour la caution politique, c’est le sémillant Alain Claude Bilie By Nze et l’incontournable Paul Biyoghe Mba, ancien membre du comité permanent du Bureau politique de l’Estuaire, membre du bureau politique du 3e arrondissement de la Commune de Ntoum (Bikélé) et député, président de la Commission de l’environnement et du climat, qui ont devant les populations, relevé cet important retour.

Et, dans la même perspective, Camélia Ntoutoume Leclercq, membre du comité permanent du Bureau politique de l’Estuaire, ne s’est pas soustraite à cet événement majeur.

Si les personnalités précitées ont marqué tout leur soutien au troisième secrétaire général adjoint du PDG, l’absence de Rose Christiane Ossouka Raponda a quant à elle suscité moult interrogations.

ROSE CHRISTIANE OSSOUKA RAPONDA SERAIT-ELLE DERRIÈRE TOUT CECI?

Promue vice-présidente de la République, Rose Christiane Ossouka Raponda est désignée, dans les salons feutrés de Libreville et d’Akanda, comme la principale instigatrice de la sanction prononcée contre Éloi Nzondo. La raison?

Selon la thèse formulée par certains PDGistes outrés par le capharnaüm ambiant, l’ancienne première ministre est conseillère municipale au 3e arrondissement de Libreville, le même dans lequel sieur Nzondo règne en maître, et y a établi sa seigneurie.

Outre tout ceci, rappelons que l’arrondissement précité avait été dans le temps, un bastion entièrement acquis à l’Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Mamboundou et au Centre des Libéraux Réformateurs (CLR), de Jean Boniface Assélé.

Mais un important basculement historique intervint lorsqu’Éloi Nzondo, du CLR, devint transfuge au profit du Parti Démocratique Gabonais (PDG), basculant de fait tous les votes au bénéfice de sa nouvelle destination politique.

C’est ainsi que le 3e arrondissement passa entre les mains du PDG.

Absent quatre années durant, Éloi Nzondo, très adulé des populations, avait donc très récemment, probablement en prélude aux scrutins généraux de 2023, ressenti le besoin de revenir à la source et y jouer un rôle déterminant. Ce qu’il a fait, le samedi 13 février finissant.

“Le retour d’Éloi Nzondo a provoqué des colères. Il faut comprendre qu’il est simplement victime d’un acharnement des jeunes de la présidence de la République, les nouveaux conseillers spéciaux d’Ali Bongo Ondimba. Ils font un coup en faveur d’Ossouka Raponda “, confie une source.

Depuis, les frustrations foisonnent. “Cette décision salit l’image du parti. Éloi Nzondo, c’est plus de 15 ans au poste de SGA au PDG. Et pourquoi le suspendre? Pour avoir dit “j’ai subi des coups et je continue de les subir”? Justement cette suspension vient tout confirmer. Il avait raison”, s’indigne un PDGiste.

QUE FAIT STEVE NZEGHO DIECKO?

Bras croisés, littéralement impuissants, le secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG) nommé en violation des textes fondateurs de cette écurie politique, assiste au bazar, soufflant au besoin sur les braises.
Alors que la menace d’implosion se fait entendre de plus belle, Steve Nzegho Diecko semble avoir mis des œillères, jouant le jeu de ses maîtres chuchoteurs.

Tout indique que ce n’est pas lui qui tient les commandes du PDG. Comment comprenez-vous qu’on en arrive à suspendre un type comme Éloi Nzondo, avec des motifs à dormir debout, et le SG valide tout ça ?” interroge un cadre du parti des masses.

Voici un secrétaire général qui va jusqu’à organiser un congrès ordinaire, sans se rassurer des décisions des conseils provinciaux. Jusqu’à présent, les PDGistes continuent d’attendre les décisions du 12e congrès ordinaire tenu les 23 et 24 décembre 2022″ fait observer un cadre du parti.

Du jamais vu dans le parti d’Omar Bongo Ondimba”, s’écrit-il.

UNE PROBABLE MISE EN GARDE?

Lors de son grand retour, Éloi Nzondo avait été formel: “Ce n’est pas parce que vous occupez une fonction supérieure aux autres que vous vous croyez tout permis. Nous sommes tous au service du distingué camarade président, c’est à lui que nous rendons tous compte”, avait-il rappelé.

Ajoutant : “j’ai répondu présent à l’appel de notre patron à tous et c’est à son service que je suis et pas à celui de quelqu’un d’autre”.

Un propos à la fois clair et incisif. S’achemine-t-on vers une désescalade de tout, au moment où la présidentielle approche à grandes enjambées ? Attendons de voir.

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