Par Stive Roméo Makanga
Le PAI-DRH, une structure de gestion du Ministère du Budget et des Comptes Publics agissant à titre de structure d’exécution des sous-programmes, est désormais sous haute tension.
Et pour cause, de nombreux agents assurent vivre le calvaire. C’est au point qu’ils se considèrent comme martyrisés par Léandre Mara-Rogombé, leur directeur général.
De source digne de foi, une ancienne employée du PAI-DRH précise que le programme initié par le PAI-DRH avait pour mission de s’occuper des médecins cubains au Gabon.
Le programme, qui avait échu à Jean Marie Ogandaga, l’ancien ministre de la Fonction publique, accuserait, de l’avis des agents, d’importants détournements de fonds: ” A l’époque, le ministre, en complicité avec un directeur à la Solde, faisait payer les médecins cubains sur bon de caisse et envoyait son Directeur de Cabinet ou sa secrétaire récupérer ces bons”, confie notre informateur.
Si ces éléments ne laissent rien suspecter, la suite en revanche mérite qu’on s’y attarde : ” Sur la liste des médecins, certains n’étaient jamais arrivés au Gabon, d’autres étaient déjà rentrés à Cuba, etc.”, précise notre source.
Et, parallèlement, le PAI-DRH aurait eu un peu plus de 13 millions décaissés chaque mois par le Trésor public, en plus d’un budget annuel de plus de 300 millions par an.
“Durant la gestion du Programme par le Ministre, jamais les employés n’ont été payés. Après le départ du gouvernement du Ministre, la gestion financière est restée aux mains du Directeur actuel, en place depuis 2013”, poursuit notre source.
“Après une période de restriction budgétaire, les 300 millions ont été reconduits et depuis plus de 50 mois le personnel n’avait toujours pas été payé et cela jusqu’au mois de Juin de cette année, mais seulement après des mouvements d’humeur”, a-t-elle révélé.
Ainsi, depuis près de 3 ans le personnel qui n’est ni fonctionnaire, ni de la main d’œuvre non permanente ne vivrait que grâce à la perception d’une prime de 60.000 francs CFA, reversée à partir du 20 de chaque mois par le ministère du Budget.
Les employés de cet organe de l’État expriment ainsi leur mécontentement, se disant désormais précarisés et en appellent à l’ouverture d’une information judiciaire par le procureur de la République, qui est le maître des poursuites, dans cette affaire où de gros soupçons de détournements sont pointés du doigt.
Ce qui exaspère davantage ces derniers, ce serait le train de vie dispendieux de Léandre Mara-Rogombé, le directeur général.
“(…) le Directeur a plusieurs fois fait voyager sa famille à l’étranger (Turquie, Dubaï), acheté un véhicule de 25 millions dont la carte grise est au nom du PAI-DRH mais qui ne sert ni le personnel ni les médecins cubains, le véhicule est utilisé par sa femme”, dénoncent-ils.
Outre ces accusations, tout le reproche est aussi fait au patron du PAI-DRH d’avoir payé des factures à des entreprises inconnues, pour des services non reconnus par la comptabilité.
“Des cours de langues ont bien été payés pour le personnel, mais jamais personne n’a suivi ces cours car en attente du début de ses fameux cours. 100 millions sont déjà sortis du Trésor et avec le Directeur qui paye le personnel en « monnaie de singe”, révèlent nos sources, avant de renchérir: “Si ces faits sont avérés, l’on est tenté de se demander si Léandre Mara-Rogombé ne bénéficie – t-il pas des complices et d’un protecteur dans les arcanes du pouvoir ?”.
Le personnel “lésé”, qui assure par ailleurs de la non application de la politique du chef de l’État, invite les plus hautes autorités à se saisir du dossier.