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Transhumance politique : Jean Eyeghe Ndong n’avait-il pas prétendu quitter le PDG à cause d’Ali Bongo?

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Le monde politique est fait de revirements et autres coups de théâtre, certes. Cependant, la crédibilité de ses principaux acteurs se mesure à l’aune de leurs raisonnements et convictions, qui devraient être constants.

On ne peut pas avoir prétendu quitter une famille politique par mépris pour son principal responsable, se fondre de propos injurieux envers ce dernier sur tous les médias sociaux, à coups d’historiettes abominables et décider, comme par enchantement, de revenir au sein du même foyer vomi, alors que son leader y est toujours.
La honte et l’estime de nous même devraient à un moment donné nous interdire un moindre revirement. La tradition africaine est sans équivoque là-dessus : “il ne faut jamais revenir sur ses vomissures”, parce que trop dégueulasse.

Pour Jean Eyeghe Ndong, ce dicton ne semble pas avoir du sens. Ou peut-être que si, mais, que peut-on face à la disette?
Après plusieurs années passées dans le rouge, virevoltant entre l’Union nationale (UN avec feu André Mba Obame) et la Coalition pour la nouvelle République (CNR aux côtés de Jean Ping), les temps étaient devenus trop cruels pour se cantonner sur ses convictions.

Oui, il faudrait certainement le reconnaître, les convictions ne font pas bouillir la marmite. Cette réflexion, qui ne trouve de sens que dans des pays comme le nôtre, est communément partagée par le microcosme politique gabonais. Preuve en est du foisonnement des partis politiques. Aujourd’hui, il y en a 101, dont plus de la moitié entretenue dans les cartables.

En déclarant samedi dernier devoir “retourner dans la maison du père”, Jean Eyeghe Ndong n’a pas que trahi ses convictions. Plus grave encore, disons qu’il s’est confondu, puisqu’Ali Bongo Ondimba, qu’il présentait comme le principal mal du Gabon qu’il fallait à tout prix extirper, le combattant sur tous les fronts, demeure le leader de l’appareil PDG.

Sur quelle motivation précise l’ancien et dernier premier ministre d’Omar Bongo Ondimba a-t-il fondé son retour? Ali Bongo Ondimba aurait-il “brutalement” changé ?

Des questions auxquelles il aurait dû répondre.

Du cas de Jean Eyeghe Ndong, il faut désormais se méfier de tous ceux qui lui sont analogues. Ils sont d’une extrême dangerosité et leurs idées peuvent conduire à un embrasement de tout.

Vous souvenez-vous des appels à la mobilisation générale contre Ali Bongo Ondimba, formulés dans les taudis et autres quartiers sous intégrés? Ils ne poursuivaient qu’un seul objectif : servir leurs intérêts égocentriques et ignominieux. Tout est désormais plus clair.

C’est pourquoi les populations devraient redoubler de vigilance. Les messages de révoltes que distillent malicieusement certains acteurs politiques, comme l’a fait “l’homme de Nkembo” dix ans durant, ne sont que pour instrumentaliser les petites gens, les fils de pauvres dont les nerfs sont si souvent à vifs.
Prudence et vigilance, tels devraient être les maîtres-mots en cette année si charnière.

En attendant, Jean Eyeghe Ndong devrait voir se modifier sa trajectoire politique. Pourquoi pas maire de Libreville? C’est si prévisible.


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