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Tribune/Éducation : Jovanny Moubagna, un jeune juriste publiciste, donne une leçon de gouvernance au CTRI

Par Kongossanews

“L’École est la grande cause de la République ?” disait Rousseau Dominique, Professeur Émérite de Droit Public à l’Université de la Sorbone Paris 1. En effet, l’éducation au gabon est un très grand chantier à bâtir aux heures éphémères de la Transition. Le système éducatif Gabonais continue à former et à produire des milliers des diplômes sans rapport avec ou sans aucune vision cohérente de l’utilisation optimale de ces diplômés… Toute formation et/ou tout système éducatif devrait répondre à des objectifs sociaux et de développement donnés que s’est fixé l’Etat.

Mais en cette matière, dommage d’observer que les hommes-dieux, comme dans beaucoup d’autres secteurs, naviguent à vue et à contre courant… L’offre de l’éducation est en inadéquation avec la demande du marché de travail lorsque l’Etat forme archéologues, entropologues, etc. On doit réconcilier les priorités ! Le chantier de l’éducation dans son ensemble est à repenser… On ne peut pas vouloir à « promouvoir l’excellence dans la médiocrité » sans penser à changer aussi son École.

L’école, ce n’est pas seulement des bâtiments, c’est surtout et avant tout des programmes susceptibles de répondre aux attentes du présent et de l’avenir du pays. Aucun pays au monde ne s’est développé sans un système éducatif bon et approprié. Le Gabon ne peut rêver le développement sans former dans des bonnes conditions (en infrastructures et en programmes) ses filles et ses fils qui vont porter cette émergence. Dans un pays disposant d’immenses forêts et réserves d’eau douce, l’on devrait retrouver/revaloriser et créer des Grandes Ecoles formant des ingénieurs agronomes, des agronomes, des moniteurs agricoles; des ingénieurs spécialistes en pêches, en forêts, en environnement; des spécialistes en Zoologie, en Botanique, en Biologie forestière et marine, en Génétique, en Economie Bleue, Verte et Circulaire; etc. Le Gabon étant décrit comme un scandale géologique suite à ses multiples ressources minières et hydrologiques, l’on devrait revaloriser et créer des Grandes Écoles formant des ingénieurs des mines comme c’est le cas avec l’École de Mines de Moanda, les Centres multisectoriels de Nkok et de Mvengue; d’électricités, des bâtiments, des conducteurs des travaux, etc.

A l’instar de grandes écoles et des grands laboratoires d’agronomie (compte tenu de nos forêts), il serait impérieux au pays de se doter aussi des grandes écoles de médecines à l’instar de l’Université des Sciences de la Santé (USS), l’Université de la Santé militaire… Il faudrait aussi valoriser des formations intermédiaires d’artisans et de recyclage…

La refonte du système éducatif gabonais est un chantier extrêmement énorme qui risque de prendre plusieurs années au vu du niveau extrêmement bas de la population et surtout des formateurs, car l’école de la République est gravisssimement en manque des enseignants.
Le moyen le plus rapide pour faire évoluer l’éducation est d’assurer l’inclusion numérique et avoir un plan de transition numérique très audacieux…

Vulgariser la fibre optique et l’accès au broadband sera un atout incontournable,pendant que les experts réfléchiront sur l’élaboration d’un nouveau programme scolaire et académique et non une réflexion sur un 12/20; 11/20,qui ne feront que accentuer le phénomène des moyennes sexuellement transmissibles.
La mise à disposition de bibliothèques digitales, tout comme la télé-éducation, permettraient de diffuser plus rapidement le savoir. Seulement, cela impose les stabilisation de certaines infrastructures: l’électricité notamment, mais hélas les hommes-dieux prônent l’excellence dans des conditions peu orthodoxe du moyen âge. On peut comprendre qu’ils sont militaires !

A la base de tout, et au cœur de tout programme que voudrait nous proposer le gouvernement de Transition par sa ministre de l’Éducation Nationale Mme CAMÉLIA NTOUTOUME LECLERCQ, nous devrions retrouver une place d’or aux questions de formation/éducation dans tous ses démembrements. Un pays qui ne maîtrise pas le savoir sera toujours à la traîne des autres… en filiation intellectuelle avec Kofi Annan je dirai tout simplement: “Le savoir, c’est le pouvoir. L’information est libératrice. L’éducation est le principe du progrès, dans toute société, dans chaque famille…” Nous devons continuer à nous former, à nous informer pour développement de la cité.

La Bible ne dit pas qu’au commencement était le Verbe? Le Gabon manque-t-il de savoir faire en cette Transition ?

JOVANNY MOUBAGNA, étudiant en Droit Public, citoyen gabonais engagé au service de la nation, avec droit de cité.

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