Accueil » Burkina Faso : l’énième coup d’État qui donne raison à la CEDEAO ?

Burkina Faso : l’énième coup d’État qui donne raison à la CEDEAO ?

Par Kongossanews

Par Zek Adjitchè ALAFAÏ (Correspondant Kongossanews Bénin)

Depuis l’adoption à Accra, début janvier, de sanctions contre Assimi Goita et les autorités de la transition malienne, un sentiment anti-CEDEAO s’est développé chez une partie de l’opinion publique à majorité jeune du continent. Mais avec le coup d’État d’il y a trois jours au Burkina Faso, on pourrait se demander si les chefs d’État et de gouvernement de la sous région n’ont pas eu raison d’avoir été fermes avec le Mali.

Réélu il y a à peine 13 mois au premier tour avec 57,87% des voix, comme ce fut d’ailleurs le cas lors de son premier mandat, rien ne semblait vraiment inquiéter Roch Marc Christian Kaboré en dehors de l’épineux problème djihadiste auquel le pays est confronté. Un véritable casse-tête pour le Burkina-Faso mais aussi pour les autres pays sahéliens comme le Mali et le Niger.

C’est indéniable, le phénomène djihadiste a créé un problème sécuritaire réel, et mit à rude épreuve les populations touchées et soulève la capacité des pays suscités à défendre les personnes, les biens et l’intégrité de leur territoire.

Dans le cas du Burkina Faso, on parle d’environ un million et demi de déplacés internes. Des chiffres qui donnent le tournis et qui mettent à nu l’impact du phénomène sur l’économie, la santé, la sécurité et la quiétude des paisibles populations. Qu’à cela ne tienne.

Doit-on imputer toute la responsabilité de la crise sécuritaire à un homme, fut-il Président de la République, Chef de l’Etat, Chef suprême des armées et en prendre prétexte pour débarquer dans l’arène politique, comme c’est actuellement le cas au Mali et au Burkina Faso ? L’armée elle-même en tant qu’institution n’a-t-elle rien à se reprocher ? N’a-t-elle pas de meilleures stratégies de riposte que les coups d’État ?

Des coups d’État, qu’on croyait appartenir à une époque déjà révolue, qui refont surface et qui contribuent à ternir encore l’image de l’Afrique au yeux du monde. Image que nombre d’afro-optimistes de divers domaines et horizons tentent, non sans difficulté, de redorer vaille que vaille. << Qui veut tuer son chien, l’accuse de rage>> dit un adage.

N’est-ce pas ce que font les hommes en armes, pour peu qu’ils aient la force et le courage de démettre un Président démocratiquement élu et remettre en cause des institutions politiques et démocratiques la plupart du temps chèrement mis en place ?

En tout cas, les coups d’État, dans le contexte actuel au Sahel, ne sont pas des faits d’armes dont il faut s’enorgueillir. Les armées de cette région doivent plutôt proposer et appliquer des solutions innovantes pour contrer les djihadistes. C’est ça qui est la vérité.

Related Articles

Laisser un commentaire