Accueil » Discours de l’indépendance : entre la bourse scolaire et le transport, qu’est ce qu’Ali Bongo aurait dû objectivement restaurer ?

Discours de l’indépendance : entre la bourse scolaire et le transport, qu’est ce qu’Ali Bongo aurait dû objectivement restaurer ?

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

À la veille de la commémoration du 17 août, Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État, a tenu son traditionnel discours.
Au nombre des déclarations, jugées tous azimuts, le numéro un gabonais a annoncé le retour du transport scolaire gratuit.
« A ce sujet, je vous annonce que, afin d’accompagner les familles dans une préparation sereine de la rentrée, l’allocation de rentrée scolaire sera versée aux parents d’ici la fin du mois d’août. A cette première mesure, j’en ajoute une seconde : le retour du transport scolaire gratuit dans les prochaines semaines », a-t-il déclaré.

Une annonce qui fait beaucoup sourire dans l’opinion, parce que jugée peu objective. “Le chef de l’État aurait dû, pour être sincère, rétablir les petits 24.000 francs CFA aux élèves, qu’il a suspendu pour on ne sait quelles raisons. Cet argent était une motivation pour les élèves, qui considéraient cette bourse comme une sorte de gratification pour les efforts fournis en classe”, fait observer Nadège Bouyi, parent d’élève.

La “bourse” scolaire, ainsi qu’on la désignait, effective depuis 1966 et reversée trimestriellement aux élèves méritants des lycées et collèges avait été supprimée par le gouvernement durant l’année académique 2017-2018.

Pis, le même gouvernement actait aussi la suppression du transport scolaire gratuit, chez les mêmes populations.

À quelques mois seulement de la présidentielle de 2023, cette nouvelle annonce d’Ali Bongo Ondimba revêt un caractère électoraliste. La campagne pour le scrutin majeur de 2023 a déjà visiblement commencé.

Certes, le retour d’un transport scolaire gratuit est loin d’être négligeable. Encore faut-il s’interroger sur les moyens roulants mis à disposition, et si cette annonce concerne aussi les populations de l’hinterland.
“Il y a des élèves dans les 9 provinces du Gabon. Nombreux éprouvent de grosses difficultés et font des pieds et des mains pour se rendre à l’école. Si le chef de l’État veut être objectif, qu’il mette aussi le transport scolaire gratuit là-bas, sinon tout ceci ne sera qu’une farce de mauvais goût”, déclare Jérôme Kouakoua, riverain à Nzeng-Ayong.

Mais déjà, la Société gabonaise de transport (Sogatra) manque cruellement de moyens roulants et son directeur général, Laurent Skitt Okengue, l’a souvent évoqué. Il en a même été on ne peut plus redondant.

Avec quels moyens roulants les élèves seront-ils conduits dans leurs établissements respectifs ? Ceux de l’intérieur du pays, confrontés aux mêmes réalités sont-ils aussi concernés ou exclus?

Là-dessus, le chef de l’État a certainement une alternative, bien que l’annonce paraisse déjà mort-née.

Related Articles

Laisser un commentaire