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Enquête de la CNLCEI : Ali Akbar Onanga Y’Obegue dénonce une intimidation et refuse de se taire

Par Stive Roméo Makanga

L’actualité gabonaise s’anime une fois de plus autour d’une controverse politico-judiciaire. Révélée par Gabon Media Time, l’ouverture présumée d’une enquête par la Commission Nationale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (CNLCEI) à l’encontre d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue, ancien ministre et haut fonctionnaire, suscite autant de scepticisme que d’indignation. Ce sont du moins, les impressions qui se dégagent. Dans une déclaration publique diffusée sur sa page Facebook le 15 janvier courant, ce dernier dénonce ce qu’il considère comme une manœuvre politique visant à museler une voix critique du régime de transition.

Ali Akbar Onanga Y’Obegue  a appris, semble-t-il, par voie de presse, qu’une enquête serait ouverte à son encontre. Dans sa publication sur le célèbre réseau social de Mark Zuckerberg, il pointe le caractère opportun de cette annonce, survenue peu après ses critiques sur la gestion de la transition politique menée par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). De son point de vue, cette enquête n’est qu’une énième tentative d’intimidation, réminiscente des pratiques de l’ancien régime qu’il critique ouvertement.

« Cette méthode n’est pas nouvelle. Elle a été utilisée sans succès par les prédécesseurs de l’actuel gouvernement de transition, et elle n’aura pas plus de succès cette fois-ci », déclare-t-il avec fermeté, tout en appelant les Gabonais à ne pas être dupes face à ce qu’il qualifie de manipulation institutionnelle.

L’ancien secrétaire général adjoint de la Présidence, ancien ministre et haut fonctionnaire revendique une carrière publique irréprochable, marquée par une loyauté constante envers l’État. Depuis 2019, il affirme s’être retiré de toute activité politique ou décisionnelle, et défie quiconque de fournir des preuves de pratiques contraires à l’éthique ou à la loi durant son mandat.

Très sûr de lui, Ali Akbar Onanga Y’Obegue se dit prêt à collaborer avec la CNLCEI si celle-ci souhaite l’entendre, mais il s’interroge sur la logique de cibler une figure politique inactive depuis cinq ans, alors que « des cas flagrants de détournements récents, documentés et connus de tous » ne feraient l’objet d’aucune enquête.

Dans sa déclaration, l’ancien ministre accuse directement la CNLCEI d’être un outil d’intimidation politique, au lieu d’être une instance impartiale et indépendante. La résurrection d’un dossier classé en 2019 pour absence de preuves est, selon lui, une preuve supplémentaire de cette instrumentalisation.

« Une commission anti-corruption ne peut être crédible que si elle agit sans agenda politique », souligne-t-il, tout en exhortant la CNLCEI à se concentrer sur les véritables scandales financiers qui gangrènent le pays.

Au-delà de son cas personnel, Ali Akbar Onanga Y’Obegue s’inquiète des dérives qui marquent la transition actuelle. Il critique sévèrement l’absence de réformes concrètes et la persistance de pratiques rappelant l’ancien régime. Selon lui, le CTRI, en utilisant les institutions pour faire taire les voix dissidentes, trahit ses promesses initiales de transparence et de justice.

Dans son texte largement ventilé sur la toile, il appelle la transition à se recentrer sur les attentes des Gabonais, notamment la lutte effective contre la corruption et la mise en place de bases solides pour une démocratie rénovée.

Face à ce qu’il considère comme une tentative d’intimidation, Ali Akbar Onanga Y’Obegue affirme qu’il ne se taira pas. Il invite les Gabonais à rester vigilants et à rejeter les manipulations institutionnelles.

« Nul ne musèlera la vérité », conclut-il, déterminé à poursuivre son engagement en faveur de la justice et de la démocratie.

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