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Jonathan Ignoumba, pris dans l’engrenage de la manipulation ?

Par Stive Roméo Makanga

La problématique vaut son pesant d’or. L’intrusion violente de l’ancien directeur du Centre National d’Examen du Permis de Conduire, Oscar Mapangou,  jeudi 30 janvier 2025 dernier, dans les locaux de l’administration, afin de s’emparer des clés de son ancien bureau, de son secrétariat, de la salle informatique et du portail, trois jours seulement après le discours de recadrage du Premier ministre à l’égard des responsables de l’autorité de l’État, révèle l’ampleur et la gravité de l’insubordination qui a caractérisé le comportement de sieur Mapangou durant ses neuf années à la tête de cette administration. Ce geste, qui peut être qualifié de défi et de mépris envers l’autorité de tutelle incarnée par Jonathan Ignoumba, illustre le degré de domination que ce dernier a imposé au sein de cette administration, foulant aux pieds toute autorité contraire à la sienne. Une situation qui a longtemps été interprétée comme l’existence d’une double tutelle.

Dans notre édition du jeudi 30 janvier, nous avions déjà souligné le piège probable (de notre point de vue) tendu par le secrétaire général Cyprien Ndong à l’encontre de Jonathan Ignoumba, en lui soumettant pour signature une note d’intérim plutôt qu’une décision officielle d’intérim, qui aurait eu une portée légale et hiérarchique bien plus forte. La simple formulation de cette note nous a permis de déceler les intentions cachées derrière cette manœuvre. En introduisant la note par la mention « En l’absence de Monsieur Oscar Mapangou », Cyprien Ndong, secrétaire général du ministère des Transports, laissait entendre que Mapangou, malgré sa nomination au poste de directeur général adjoint de l’AGASA, était simplement considéré comme absent de son poste. Jusqu’à présent, c’était la forme juridique de la note qui avait été remise en cause dans nos analyses, avec des doutes quant à son contenu. Cependant, les actes cités plus haut, commis par Oscar Mapangou ce jeudi nous amènent à considérer le caractère vicieux du contenu de cette note. Les soupçons de manipulation que nous avions perçus se confirment. Pourquoi une telle mention au début de la note, alors qu’Oscar Mapangou, depuis le vendredi 17 janvier 2025, ne figure plus au registre des agents du ministère des Transports ? En venant récupérer « ses » clés, celles de « ses bureaux », sous le regard passif de Cyprien Ndong, Mapangou n’a-t-il pas envoyé un message clair ? il est toujours présent, et cette administration reste sa propriété.

Cyprien Ndong, qui a occupé les fonctions de directeur général des transports terrestres, conseiller du ministre des Transports et inspecteur général des services du ministère, dispose d’une expérience administrative suffisante pour comprendre la complexité d’un tel document. Comment expliquer qu’avec près de 20 ans d’expérience au sein du département des Transports et après avoir rédigé de nombreux actes administratifs, il en soit encore à soumettre à la signature de son ministre un document aussi controversé ? Compte tenu de ces éléments, la mention « En l’absence de Monsieur… » ne peut être considérée comme une simple erreur, mais bien comme une intention délibérée, annonçant un éventuel retour d’Oscar Mapangou. De source digne de foi, il se susurre que ce dernier pourrait réintégrer le ministère des Transports après les élections présidentielles, qui pourraient entraîner le départ de Jonathan Ignoumba et l’arrivée d’un ministre plus enclin à leur accorder toutes les largesses possibles. C’est du moins, la thèse soutenue par de nombreux cadres du ministère des Transports.

Jonathan Ignoumba, ministre des Transports, devrait tirer les leçons de cette situation née de son secrétaire général et commencer à démanteler les fondements de ce qui précède, qui a longtemps pris en otage cette administration. Il est temps pour Ignoumba d’agir avec fermeté pour rétablir l’autorité de l’État et mettre fin à ces pratiques délétères.

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