Péridiems d’enrôlement : Hermann Immongault et son ministère face à la colère des agents?
Par Joseph Mundruma
Une vague de mécontentement pourrait secouer le processus d’enrôlement dans tout le pays. En effet, les agents du Ministère de l’Intérieur ont massivement refusé les montants proposés par leur hiérarchie. Une situation qui pourrait entraîner la suspension de toutes les opérations sur les sites d’enrôlement. Ce malaise, étouffé de l’intérieur, durerait depuis plusieurs jours. Ce qui plonge de facto le processus dans une impasse et soulève des questions sur la gestion des ressources humaines et financières.
Selon des sources concordantes, les agents du Ministère de l’Intérieur auraient exprimé leur frustration face aux montants qui leur ont été proposés. Les superviseurs devaient toucher 400 000 francs CFA, les agents inscripteurs 300 000 FCFA, et les guides 200 000 FCFA. Ces sommes, jugées insuffisantes par les agents, ont été perçues comme une injustice, surtout en comparaison avec les montants alloués à d’autres acteurs impliqués dans le processus.
En effet, selon certaines indiscrétions, le Ministère de l’Intérieur aurait versé à l’entreprise IBOGA la somme de 1 000 000 francs CFA par agent recruté. Cette rémunération élevée aurait été perçue comme une provocation par les agents du Ministère, qui estiment que leurs efforts sur le terrain ne sont pas valorisés à leur juste mesure. « Comment expliquer que des proches ou des enfants de responsables soient mieux payés que nous, alors que nous sommes en première ligne ? », s’interroge un agent sous couvert d’anonymat.
Cette disparité de traitement a mis le feu aux poudres, en provoquant un mouvement de protestation parmi les agents. Refusant de continuer à travailler dans ces conditions, ils auraient décidé de suspendre leurs activités, et paralyser l’ensemble des sites d’enrôlement à travers le pays. Cette grève surprise, si elle avait lieu, pourrait plonger le processus dans le chaos, et laisser des milliers de citoyens dans l’attente de pouvoir s’enrôler.
À l’origine, l’enrôlement devait prendre fin le 31 janvier 2025. Cependant, en cette année électorale, le Ministère de l’Intérieur a utilisé son pouvoir de proroger la date. Ainsi, une nouvelle période d’enrôlement a débuté le 1er février pour s’achever le 8 février.
Cette crise met en exergue les dysfonctionnements au sein du Ministère de l’Intérieur, notamment en ce qui concerne la gestion des ressources humaines et financières. Les agents dénoncent un manque de transparence et une répartition inéquitable des fonds alloués au processus d’enrôlement. « Nous ne demandons pas l’impossible, juste un traitement équitable », explique un autre agent.
En attendant une résolution de ce conflit, les sites d’enrôlement pourraient rester à l’arrêt, et les populations pourraient être invitées à patienter. Cette situation risque de retarder considérablement le calendrier électoral, déjà sous pression, et pourrait avoir des répercussions politiques majeures. Joint par téléphone, le Ministère de l’intérieur, par la voix de son conseiller en communication, a réfuté l’existence d’une crise née de la répartition inéquitable des perdiems.
De source digne de foi, une rencontre entre les protestataires et le directeur de Cabinet d’Hermann Immongault, le ministre de l’intérieur, est pourtant prévue pour ce lundi 3 février.
Il est primordial d’ajouter qu’une suspension de l’enrôlement, causée par le refus des agents du Ministère de l’Intérieur d’accepter les montants proposés, révélerait des tensions profondes au sein de l’administration. La balle est désormais dans le camp des autorités, et notamment d’Hermann Immongault, qui devront agir rapidement pour éviter une crise plus large, d’autant que la période de prorogation, initialement prévue jusqu’au 8 février, pourrait être compromise. Nous y reviendrons.
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