Laurence Ndong, à la barre d’un ministère stratégique : L’économie bleue comme défi national
Par Stive Roméo Makanga
Nommée Ministre de la Mer, de la Pêche et de l’Économie bleue, ainsi que Porte-parole du gouvernement le 5 mai dernier, Laurence Ndong semble s’être reconstruite dans la tempête. En effet, cette nomination revêt une forte portée symbolique : elle illustre que, si le mensonge emprunte souvent l’ascenseur, la vérité finit toujours par triompher, même en gravissant patiemment les escaliers. Par ailleurs, en la chargeant de ce portefeuille, le président de la République fait d’elle la capitaine d’une transition écologique et économique, dans un Gabon où chaque vague porte son lot d’espoirs. Quelle preuve de confiance !
D’ailleurs, le Ministère de la Mer, de la Pêche et de l’Économie bleue, confié à Laurence Ndong, illustre parfaitement cette volonté de mutation, tant économique qu’écologique. Décriée par certains et encensée par d’autres, la nouvelle ministre semble taillée pour affronter la houle et piloter une transformation de grande envergure. C’est ce que croit Brice Clotaire Oligui Nguema, qui n’a pas hésité d’inscrire son nom sur la très restreinte liste des nouveaux promus.
En effet, avec ses 800 kilomètres de littoral et ses vastes étendues maritimes, le Gabon s’avance comme une puissance bleue en devenir. Cependant, derrière cette rhétorique océanique se cachent des défis considérables. La surpêche menace les stocks halieutiques, la pollution sape les écosystèmes, et les eaux territoriales ne sont pas épargnées par les activités illicites. Il convient donc de réitérer avec insistance que ces problématiques exigent une attention immédiate.
Ainsi, Laurence Ndong se voit confier un portefeuille stratégique, synonyme de renouveau, mais aussi de complexité. Tout d’abord, la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée devient une priorité. À ce titre, les moyens mis en œuvre, allant de la surveillance satellitaire à des sanctions renforcées, reflètent cette volonté de préserver une ressource essentielle pour les générations futures.
De surcroît, la ministre devra superviser l’industrialisation de la filière pêche pour satisfaire la demande locale et faire du Gabon un acteur majeur des exportations halieutiques. Par conséquent, la modernisation des infrastructures, notamment les ports de pêche, sera un test de sa capacité à fédérer et à innover.
Il faut dire que le Gabon a fait de la protection de son patrimoine maritime une fierté nationale. Avec 20 aires marines protégées couvrant 26 % de ses eaux territoriales, le pays se distingue sur le continent africain. Cependant, ces efforts doivent être intensifiés. Par exemple, des projets tels que les « Blue Bonds », ces obligations vertes associant conservation marine et allègement de la dette publique, offrent un horizon prometteur.
Par ailleurs, le cadre législatif devra, lui aussi, être renforcé. Les pollutions dues aux hydrocarbures et aux déchets plastiques restent une épine dans le pied d’une économie bleue qui se veut exemplaire. Ainsi, Laurence Ndong devra s’engager à aligner le Gabon sur les standards internationaux, tout en mobilisant des financements innovants.
En ce qui concerne les menaces telles que la piraterie et le trafic en tous genres, le Conseil National de la Mer (CNM) devra également jouer un rôle stratégique. Sous l’impulsion de la nouvelle ministre, ce conseil devra notamment favoriser une meilleure coordination entre les forces armées et les opérateurs civils.
En parallèle, l’accent est mis sur la diversification économique. De l’aquaculture au tourisme maritime, les pistes de développement sont nombreuses. Par conséquent, la flotte de pêche nationale, longtemps négligée, pourrait être modernisée pour répondre à des besoins croissants, notamment en matière de sécurité alimentaire.
Le choix de Laurence Ndong n’est pas anodin. Après avoir essuyé critiques et attaques infondées dans sa précédente fonction au Ministère de la Communication et des Médias, elle revient, auréolée de la confiance présidentielle. « Si elle avait été impliquée dans des malversations, jamais elle n’aurait accédé à ce ministère stratégique », assurent certains au Palais du Bord de Mer. Mais ce chapitre est désormais loin derrière la dame de Kango.
Le Ministère de la Mer n’est pas seulement une entité administrative ; il incarne une vision. Une vision d’avenir où le bleu ne sera plus seulement la couleur des eaux gabonaises, mais celle d’une prospérité partagée. À Laurence Ndong, désormais, de faire voguer le Gabon vers cet horizon.
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