Le DG du Trésor contesterait-il les décisions du président de la Transition ?
Par Stive Roméo Makanga
La réunion du Conseil des ministres du 17 janvier 2025, présidée par le Chef de l’État et Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait pour ambition de donner un nouvel élan à l’administration du Budget et de la Comptabilité Publique. Pourtant, trois semaines après les décisions prises lors de cette session, une impasse inhabituelle persiste : plusieurs hauts cadres nommés restent dans l’attente de leur prise de fonction.
Les nominations actées au Conseil visaient à renforcer des postes stratégiques liés à la gestion des finances publiques. Ces désignations, pourtant essentielles pour garantir une administration efficace, n’ont toujours pas été suivies d’effet. Cette inertie suscite des interrogations légitimes sur l’obstruction qui semble se jouer en coulisses, notamment au sein de l’administration du Trésor Public.
Certains observateurs pointent du doigt Charles MBA, Ministre du Budget, et les directeurs généraux de ses services. Bien qu’ils aient participé à la délibération, leur réticence à mettre en œuvre les décisions prises par le Président de la Transition laisse penser à une opposition interne, voire à une forme de contestation.
Le retard observé trouverait également une explication dans le comportement ambivalent du secrétariat du Conseil des ministres. Les attestations nécessaires pour officialiser les nominations des cadres concernés semblent volontairement retenues. Ce qui alimente davantage les suspicions. Cette rétention apparente crée un traitement inégal entre les cadres nommés, tout en favorisant certains au détriment d’autres.
L’exemple de Magloire Kouya, nommé lors de la même session, illustre cette disparité. Frère de l’Honorable Blaise Louembe, Magloire Kouya a rapidement été installé dans ses fonctions, contrairement aux autres cadres désignés. Ce traitement préférentiel soulève des questions sur les critères appliqués et sur la transparence des décisions.
Cette situation d’impasse et de favoritisme nuit profondément à la crédibilité des institutions gabonaises en pleine période de transition politique. Le non-respect des décisions prises par le Président de la Transition affaiblit non seulement l’efficacité administrative, mais envoie également un message déplorable à l’ensemble de l’administration publique.
Alors que le Gabon aspire à plus de rigueur et de transparence dans sa gouvernance, ces blocages apparaissent comme une entrave majeure aux réformes nécessaires. Il est impératif que des mesures correctives soient prises pour mettre un terme à ces dysfonctionnements et garantir le respect strict des décisions institutionnelles.
Si la réticence affichée par certaines figures de l’administration traduit un refus de s’aligner sur les orientations de la transition, elle s’apparente à un défi direct à l’autorité du Président de la Transition. Une telle posture ne peut que compromettre les efforts en faveur d’une gouvernance transparente et équitable.
En définitive, les agissements observés ne sont pas seulement une entrave administrative : ils constituent une honte pour le pays à un moment où l’unité et la discipline institutionnelle devraient primer.
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