Par Stive Roméo Makanga
Le chemin parcouru aura été long. En dépit des agissements controversés de l’imam Benyamine Andjoua Obolo et les siens, qui ont balayé d’un revers de la main la médiation présidentielle dans la crise qui prévaut, le choix a été porté vendredi 15 mars courant sur Abdul razzak Kabongo, pour présider aux destinées de la Communauté musulmane du Gabon, après une concertation fructueuse des imams avec Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition.
L’annonce faite par le nouveau promu, ce samedi 16 mars, a donc témoigné de la volonté de ce regroupement religieux de taire enfin leurs querelles internes pour regarder ensemble vers la même direction, d’une part ; et de la nécessité absolue de toiletter la charte querellée dans la perspective de parvenir à une unicité d’action et de pensée, d’autres part.
“La Communauté musulmane du Gabon traverse sa phase de remise en cause. De temps en temps, on se remet en cause pour mieux faire. C’est cela la nature humaine”, a imagé Abdul razzak Kabongo, au sortir de sa synthèse à la communauté.
Et: “Il y a eu des difficultés entre temps et le président de la Transition, qui suit avec grande attention l’évolution de toutes les activités dans le pays, accorde une attention particulière à la stabilité dans la Communauté musulmane”.
Dans cette perspective, le général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a invité les musulmans à réfléchir sur la suite à donner au différend observé.
“Un premier rapport lui a donc été fait”, a précisé le chef de la communauté musulmane. Indiquant aussi que le chef de l’État a “consulté ce rapport pour constater” qu’il y avait encore beaucoup d’efforts à réaliser.
Manifestement, dans le souci de ne pas voir l’islam régresser au Gabon, de lui redonner ses lettres de noblesse au regard des discordances qui tendent à se multiplier, le président de la Transition a donc nommé, avec l’avis des musulmans, Abdul razzak Kabongo comme nouveau patron de la communauté musulmane du Gabon.
Le nouveau promu est donc appelé à effectuer un travail qui devrait permettre de mettre à disposition des musulmans une charte qui corresponde aux réalités à la fois islamiques et républicaines, conformément à la loi fondamentale gabonaise.
“Le texte qui a été présenté au président nous emmène à nous excentrer. Ensuite, les textes ne doivent pas être taillés par rapport aux individus. Ce sont des textes qui sont censés organiser une institution”, a appuyé Abdul razzak Kabongo.
Concomitamment, Brice Clotaire Oligui Nguema a décidé d’envoyer ce dernier auprès de la communauté musulmane, à l’effet de veiller aux respects des exigences énumérées.
Ainsi, les travaux de réflexion se poursuivront avec les membres de la communauté qui le voudront, et une synthèse sera faite au président de la Transition, dans les semaines à venir.
Pour rappel, Abdoul Razzaq Guy Kambogo a 50 ans. Né à Akiéni dans le Haut-Ogooué, il capitalise une riche expérience au sein de l’administration gabonaise, ayant occupé divers postes tels que Directeur général du Centre national des œuvres universitaires, Directeur du programme d’Appui Institutionnel et Développement des Ressources Humaines, Ambassadeur Haut Représentant près le Royaume du Maroc, Ministre des Affaires Étrangères, Directeur Général de l’AGANOR, Gouverneur des Provinces du Haut-Ogooué et du Moyen Ogooué. Actuellement, il est Secrétaire Général du Gouvernement. Diplômé de HEC Rabat et titulaire d’un master 2 en management stratégique et gestion des PME de l’Université du Québec à Trois-Rivières (Canada), il a également été Secrétaire Général Adjoint du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon.
