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Lutte contre la corruption : Nestor Mbou pour l’implication des confessions religieuses

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Dans son discours circonstanciel, prononcé à la faveur de la célébration de la journée africaine de lutte contre la corruption, édition 2022, Nestor Mbou, le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI), a appelé sans équivoque les leaders des confessions religieuses à une implication active dans le difficile combat pour l’éradication de la corruption, dans sa dimension morale. Une sollicitation entendue.

Face à son auditoire, constitué de la représentante de l’Union africaine auprès de la CEEAC, ceux de l’archidiocèse de Libreville, des communautés musulmanes et des leaders ecclésiastiques, le lundi 11 juillet courant, Nestor Mbou, le numéro un de l’institution de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite gabonais, a été on ne peut plus explicite: “Vous êtes les médecins des âmes et des esprits, ainsi que la caution morale de toute la société”.

C’est donc de toute évidence que le président de la CNLCEI a pensé que ces derniers, pourvus de ces qualités morales et spirituelles, sont parfaitement qualifiés pour aider à amplifier le combat que mène l’institution qu’il dirige.

“Nous sommes convaincus que votre discours au sein de vos assemblées respectives pourrait être un vecteur de vulgarisation de pratiques vertueuses de bonne gouvernance et de gestion orthodoxe de la chose publique. Il s’agira de sensibiliser et d’éduquer la famille, socle de notre vie sociale avec un accent particulier pour notre jeunesse porteuse de nos espoirs d’avenir. Votre remarquable implantation géographique à travers le territoire nous semble un gage d’efficacité de cette approche”, a déclaré Nestor Mbou.

Vue des participants

“nous faisons déjà ce travail sur le terrain. Il s’agirait ici d’amplifier ce travail en collaboration avec cette commission, pour éradiquer cette gangrène de notre pays. Les confessions religieuses atteignent toutes les couches de la société”, a indiqué Ruffin Ngoubou, vicaire général de l’archidiocèse de Libreville, se disant par ailleurs très favorable à aider Nestor Mbou et ses collaborateurs dans les difficiles missions qui sont les leurs.

“La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite a une importance au niveau de la Commission africaine depuis l’adoption de la Convention de Maputo et de sa mise en œuvre. Cette mise en œuvre est palpable, puisque la plupart des États membres ont procédé à la création et à la mise en place des commissions nationales de lutte contre l’enrichissement illicite et c’est le cas fort heureusement du Gabon qui s’est doté de cet instrument et dont le fonctionnement est très dynamique et qui a voulu magnifier cette thématique avec la rencontre de ce jour”, a déclaré Dr Hortense Nguema Okome, représentant l’Union africaine.

Bien que très peu connue des gabonais, la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) est une institution très active depuis plusieurs années déjà, et ce, grâce aux réformes menées par Nestor Mbou, son président.

Dr Hortense Nguema Okome, représentant l’Union africaine

Elle s’appuie notamment sur la Loi n°041/2020 du 22 mars 2021 modifiant certaines dispositions de la loi n°002/2003 du 07 mai 2003 instituant un régime de prévention et de répression de l’Enrichissement illicite en République gabonaise.

Dans l’article 5 nouveau, il est expressément signifié que “Tout agent public nouvellement intégré est tenu de déclarer à la Commission Nationale de Lutte contre la Corruption et l’Enrichissement Illicite ses biens ainsi que ceux de son ou ses conjoints, lorsque celui-ci ou ceux-ci exercent une activité lucrative, trois mois après la perception de son ou de leur premier salaire. Cette déclaration est renouvelable tous les trois ans”.

Vue de l’archevêque Jean Baptiste Moulaka

Selon les textes régissant la CNLCEI, il est prévu que la non-déclaration de biens a des conséquences lourdes telles la démission d’office d’emploi ou de charge, la condamnation à l’amende, la confiscation de biens ou l’emprisonnement.

Notons que la déclaration de biens s’impose désormais aux gabonais comme un outil incontournable pour la bonne gouvernance. Elle permet d’accroître la transparence et prévenir l’enrichissement illicite par le suivi de l’augmentation des biens de tout dépositaire de l’autorité de l’État.

Ainsi, les dépositaires de l’autorité de l’État sont donc appelés à se conformer à la loi, ce en allant spontanément faire leurs déclarations de biens auprès de la CNLCEI.

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