Makokou : La communauté musulmane divisée après l’installation controversée d’un nouveau Grand Imam de Makokou, étudiant en licence seulement à l’université Omar Bongo (UOB).

Une crise inédite secoue la communauté musulmane de Makokou, dans la province de l’Ogooué-Ivindo, à la suite de l’installation d’Abdul-Aziz Izedine, étudiant en licence à l’Université Omar Bongo (UOB), en tant que Grand Imam de la province. Une décision qui provoque une vive controverse, d’autant qu’elle est perçue comme une imposture orchestrée par l’Imam Mohamadou Tidjani, alias Babagana, Grand Imam du Gabon.
Abdul-Aziz Izedine, fils de feu Aladji Izedine, a été préféré aux huit (8) autres Imams diplômés et ressortissants des Universités Internationales des pays Arabo-Musulman, et musulmans autochtones de la Province de l’Ogooue-ivindo.

Cette décision, validée par le délégué spécial Adjoint Ouba Garba, le chef du Quartier Central 3, Mahama Adamou Golfinger, et un sujet malien, le nommé Habib Dja, suscite de vives critiques au sein de la communauté musulmane locale, qui voit en cette installation un acte unilatéral favorisant les intérêts de la communauté Haoussa.

Selon plusieurs sources, l’installation d’Abdul-Aziz Izedine n’est soutenue par aucun décret ou décision officielle, comme l’exige pourtant la charte de la Communauté Musulmane du Gabon. À ce titre, beaucoup se questionnent sur la légalité du nouveau Grand Imam : « Sur quelle base va-t-il représenter la communauté musulmane auprès des autorités publiques de la province ? » s’interroge un groupe des fidèles.

La charte de la Communauté Musulmane du Gabon stipule clairement, dans son article 14, que le chef de la communauté veille à l’harmonie de cette dernière et dispose d’un pouvoir discrétionnaire en matière d’orientation. L’article 16 renforce cette prérogative en confiant au chef de la communauté le pouvoir de nommer et de révoquer les membres du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG). Or, aucun document légal n’a été présenté aux autorités religieuses et administratives de la province pour justifier cette installation controversée.

Pour de nombreux observateurs, cette situation reflète une violation flagrante des dispositions de la charte, déjà dénoncée dans le passé sous l’Imam déchu Ismael Ouceini Ossa. Ces « dérives et gestion scabreuse des affaires islamiques du Gabon », marquées par des décisions administratives jugées hasardeuses et un « manque de respect des procédures », ternissent une fois de plus l’image de la communauté musulmane du Gabon dans un contexte de restauration des institutions et de dignité nationale.

Fait notable, la cérémonie d’installation d’Abdul-Aziz Izedine s’est déroulée en l’absence des principales autorités administratives de la province, notamment Madame le Gouverneur et la Délégué spéciale. Ce boycott précise la controverse entourant cette installation et accentue le malaise au sein de la communauté musulmane locale.

Face à cette situation, de nombreux fidèles appellent à la démission du Grand Imam du Gabon, Mohamadou Tidjani alias Babagana, ainsi que des membres du CSAIG et du Chef de la Communauté Musulmane du Gabon. Ils dénoncent « un amateurisme notoire » et réclament une réforme profonde pour mettre fin aux pratiques jugées incohérentes et inappropriées.
In finé, les musulmans depuis le coût de la libération ne veulent plus que le système de l’imam ismael ouceini ossa continue de piloter en sous-main les affaires islamiques du Gabon.

Comme le souligne un group influent de la communauté : « Nous ne voulons plus de ces pratiques qui divisent, La communauté musulmane mérite un leadership religieux, compétent et respectueux des textes qui régissent son fonctionnement. »

Ce nouvel épisode révèle bien les tensions internes à la communauté musulmane du Gabon et pose la question urgente de la gouvernance et de la transparence dans la gestion des affaires religieuses. Une situation qui, sans apaisement rapide, pourrait fragiliser davantage la cohésion de cette communauté essentielle dans le paysage religieux gabonais. Nous y reviendrons.