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Nominations, promotions…les dangereuses incongruités du pouvoir de Libreville

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Tout est allé très vite. Le lundi 9 janvier dernier, Jean Yves Teale, le secrétaire général de la présidence de la République est apparu, un peu brutalement, à l’écran.

Cet homme à la fois mystérieux et hypothétique, au fait de tous les secrets du Palais Rénovation, a lu la substance de la décision d’Ali Bongo Ondimba. Rose Christiane Ossouka Raponda, devenue très exsangue, promue vice-présidente de la République, et Alain Claude Bilie By Nze, premier ministre plein.

Si l’on peut se réjouir de cet ajustement, le dernier cité ayant la tête de l’emploi, bien plus que l’ancienne major de promotion de l’Institut de l’économie et des finances (IEF), il faut reconnaître que les codes et procédures en la matière ont été fusillés avec une légèreté innommable.

La pratique est pourtant bien connue. Pour nommer un nouveau premier ministre, l’ancien a le devoir de s’acquitter d’une charge: celle de la présentation de sa lettre de démission au président de la République. Et ce fait ne doit pas être éludé.
Dans le contexte d’une république qui se respecte, cette procédure est présentée à la presse. Elle doit être connue.

D’ailleurs, le cas de Liz Truss au Royaume Uni, il y a deux mois, se passe de tous les commentaires.

Et que dire de Mario Draghi, en Italie, il y a un peu plus de 5 mois? Les exemples sont légions.

S’agissant du Gabon, l’on ne se souvient pas que Rose Christiane Ossouka Raponda se soit astreinte à cette tradition.

L’ancienne patronne du gouvernement a simplement été parachutée à la vice-présidence, sans que l’on ait été édifié sur les raisons de cette motivation si soudaine.

Pis, peu après sa nomination, laquelle est intervenue à 17h, Alain Claude Bilie By Nze a fait la présentation de son gouvernement, d’ailleurs jugé pléthorique (45 membres), à 20h.

À quel moment le nouveau premier ministre a-t-il eu du temps pour faire son équipe et en faire la proposition au président de la République ? C’est la question à 1000 euros.
Comprendra qui pourra, Alain Claude Bilie By Nze, à l’observation du caractère expéditif des évènements, n’a visiblement aucune coudées franches.

Tel que présenté à l’opinion, tout converge plutôt vers la thèse que les “collégiens” du palais Rénovation soient encore à la manœuvre. En témoigne l’éviction de Pascal Houangni Ambourouet au ministère de la Communication, lui qui avait opposé un refus quasi-catégorique d’exécuter à la lettre les ordres du Palais Rénovation en matière de distribution de la subvention aux médias de la presse privée.

Selon les indiscrétions, celui-ci ne devrait son maintien au gouvernement qu’à Michel Essongue (On ne peut pas dire qu’Edgard Anicet Mboumbou Miyakou ait eu le même appui).

Connu pour être un homme avisé, stratège dans l’âme et politiquement accompli, Alain Claude Bilie By Nze aurait-il cédé aux forces obscures?

Rien de bien étonnant, en considérant que le scénario ici décrit soit le bon. Cependant, même dans ce cas de figure, l’originaire de l’Ogooué-Ivindo est connu pour avoir la main ferme et le ton libre.

On l’imagine mal tolérer très longtemps les lubies des collégiens imberbes.
Qui vivra verra !

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