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Ordre gabonais des architectes : Erichk Mauro souhaite une plus grande inclusion de l’institution qu’il dirige, au processus de développement du Gabon

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

C’est à la faveur d’une conférence de presse tenue jeudi 27 avril finissant, à leur siège, dans le 3e arrondissement de Libreville, que l’Ordre gabonais des architectes (OGA) a fait l’économie des activités menées par ses soins depuis le début de l’exercice du nouveau bureau.

Il s’est agit, pour Erichk Mauro, président de cet organe national et les siens, de restituer les points saillants de la convention signée entre l’entité qu’il dirige, et la Façade Maritime du Champ Triomphal (FMCT).

Outre cette principale préoccupation, il a également été question pour ces derniers de présenter les actions menées par l’OGA, d’évoquer le contexte ayant conduit à la mise en place des délégations provinciales d’architecture et la prestation de serment des nouveaux architectes; d’épiloguer sur la loi inhérente à l’architecture, ainsi que l’état des lieux des permis de construire.

Erichk Mauro, centre, président de l’Ordre, au moment de la conférence de presse.

S’agissant de la convention signée entre l’entité qu’il dirige et la Façade Maritime du Champ Triomphal (FMCT), Erichk Mauro a clairement indiqué que celle-ci devrait permettre la définition commune d’un modèle de ville durable.
Ainsi, par une réflexion et synergie commune, convaincus que la qualité urbanistique et la fonction écologique doivent naturellement se conjuguer aux fins d’accompagner le développement urbain harmonieux d’une ville, c’est donc tout naturellement que cet idéal devrait être atteint. Toute chose qui pourrait, on imagine bien, être adaptée sur l’ensemble du territoire national.

“La FMCT par cet accord-cadre signé avec l’OGA ouvre donc la voie à la conformité et à la qualité du cadre bâti, vues et attestées par l’architecte, comme le lui confère son statut dans la loi d’urbanisme”, peut-on lire dans un communiqué dont nous avons reçu copie.

À travers cet accord-cadre, nous allons pouvoir les solliciter sur la réflexion, sur comment construire durablement à Libreville. Mais l’idée de base c’est comment construire à l’image de notre culture, à l’image des matériaux locaux, de l’impact sur la chaîne des valeurs et sur la création d’emplois et l’impact économique”, renseigne le même communiqué.

Faisant le bilan de leurs activités annuelles, celui inhérent au mandat 2021-2024, Erichk Mauro n’a pas manqué d’argumenter: “En préambule, nous avons d’abord posé le diagnostic qui démontre comment dans notre pays la problématique de l’acte de bâtir est tiraillée et désarticulée dans divers départements Ministériels et autres institutions, faisant de notre Ministère de tutelle un Ministère vidé de sa substance, puisque les missions qui lui sont dévolues étaient bricolées à dessein d’ailleurs”.

Pour le président de l’Ordre, il a été question pour les architectes, d’initier une série de démarches à la fois administratives et institutionnelles, cela par des correspondances formulées à l’endroit des pouvoirs publics, le tout placé sous le sceau d’une opération baptisée : ” Rendre aux architectes leurs missions régaliennes dans les marchés de l’État” .

Des démarches conduites à l’effet de rappeler aux pouvoirs publics “les obligations déontologiques de l’architecte exerçant dans les administrations, mais aussi souligner le grand retard sur la qualité de l’habitat de nos villes, et l’anarchie généralisée dans l’acte de bâtir, d’où l’urgence de se concerter”.

Peu après cette action, il s’est aussi agit pour l’institution dirigée par Erichk Mauro, d’initier une opération dénommée: « Identification des architectes exerçant en République Gabonaise » . Une démarche qui aura permis d’identifier les architectes en service dans les administrations publiques.

Outre ces opérations, de nombreuses autres actions ont été menées, dont l’érection en décembre 2021, d’une brigade d’urbanisme avec les missions de mutualiser ” les efforts techniques et financiers, en vue d’obtenir un tissu urbain qualitatif, architecturé et harmonieux”.

L’installation des délégués provinciaux n’a pas aussi été en reste. Selon Erichk Mauro, l’Ordre qu’il dirige compte un total de 24 délégués, qui ont prêté serment devant un huissier de justice, avant d’être déployés sur l’ensemble du territoire national.

CONSTRUIRE DURABLEMENT AU GABON

À la question de savoir comment construire durablement au Gabon? L’Ordre gabonais des architectes (OGA) estime que cette problématique en implique également d’autres, même si sous-jacentes. Pour lui, construire au Gabon suppose aussi comment construire qualitativement, légalement, normalement, convenablement, solidement et écologiquement.

Pour l’Ordre Gabonais des architectes et pour les professionnels de la corporation dans notre pays, c’est une problématique dense et complexe qui ouvre plusieurs champs de compréhension et des horizons de solutions à multiples intrants à savoir que l’acte de bâtir n’est pas banal, que l’érection d’ouvrages est une dialectique hiérarchisée d’intervenants entre le Donneur d’ordre (le Maître d’ouvrage, Client), le Receveur d’ordre (le Maître d’œuvre, l’Architecte), le Réalisateur de l’ouvrage (l’Entreprise de construction), le Fournisseur de matériaux (l’Entreprise commerciale), le Contrôleur de la qualité des études, des ouvrages et des matériaux (le Bureau de contrôle)”, insiste Erich Mauro, avant de marteler: “Il n’y a donc plus de place pour le bricolage et l’improvisation ou le laisser-aller dans la conception et la mise en œuvre”.

Tordant le cou aux légendes urbaines qui laissent entendre qu’un “architecte serait cher”, et donc inaccessible au gabonais lambda, le président de l’Ordre invite à toute de suite été catégorique: “Ce sont ses idées reçues. Ce n’est pas vrai”.

Pour lui, il est impérieux de veiller au respect des procédures avant érection de tout édifice.

nous sensibilisons autant que faire se peut toutes les catégories de personnes sur la nécessité de changer de comportement notamment en matière de construction dans notre pays où chacun fait ce qu’il veut comme bon lui semble, et qui dégrade bien entendu la qualité, l’esthétique, et les harmonies de nos paysages urbains et environnementaux escomptés”, exhorte-t-il.

Seulement, pour changer véritablement de coutume, s’inscrire dans la norme, Erichk Mauro juge nécessaire “un engagement prononcé du Président de la République Chef de l’Etat à cette vision sur toute l’étendue du territoire sans exclusive ;
Un engagement du Gouvernement aux missions régaliennes factuelles des Départements qui en ont la charge (Urbanisme, Travaux Publics, Environnement…);
Un engagement du Parlement à voter la loi sur l’architecture reconnue comme d’utilité publique, et promulguée ;
Des Schémas Directeurs d’Aménagements et d’Urbanisme (SDAU), validés à implémenter; Des plans d’occupations des sols en adéquation avec les SDAUs ; Un engagement des populations à inverser les comportements pour atteindre ces objectifs”.

Pour cet architecte, “ça passe par l’éducation et la vulgarisation des masses qui doivent en comprendre les bienfaits”.

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