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Tribune Libre n°184: Ni Camp, Ni Complice: je m’arrête là!

Il y a un moment où le discernement impose le silence mais lucidité. Un moment où l’on refuse de prêter sa voix à un camp ou à l’autre non par indifférence, mais par lucidité intellectuelle et intégrité. Je regarde la gouvernance actuelle de notre pays avec une colère contenue. Tant de promesses trahies après les 100 jours du 1er gouvernement de la 5ème République. Tant de mots creux là où le peuple attendait des actes. Une gestion à courte vue, des institutions affaiblies, une justice instrumentalisée, et toujours la même misère qui ronge les vivants pendant qu’une élite se débat dans l’arrogance et les privilèges. Cela, je ne peux ni justifier ni cautionner.

 

Mais je regarde aussi ceux qui prétendent s’opposer. Et que vois-je ? Des hommes et des femmes qui se disent porteurs de raison, défenseurs de la démocratie, mais qui, dans les faits, n’hésitent pas à pactiser avec les ennemis du développement de la République. Ils ferment les yeux sur les crimes financiers, minimisent la mauvaise gouvernance, banalisent la souffrance du peuple, et osent encore se présenter comme des alternatives crédibles. Ils se disent contre le pouvoir, mais finissent toujours du même côté que ceux qui violent nos droits fondamentaux.

 

En vérité, ils se ressemblent tous. Dans leur obsession du pouvoir, ils sacrifient l’intérêt supérieur de la nation. Ils préfèrent voir le Gabon s’effondrer si cela leur ouvre un chemin vers le sommet. Que reste-t-il à choisir, quand ceux qui gouvernent et ceux qui s’opposent semblent jouer une même partition ? Chacun son couplet, mais tous dans la même tragédie.

 

Au Gabon, la promotion politique ne passe pas par l’intelligence,

mais par l’art de défendre même l’égarement du Chef.

 

Plus t’as la longue bouche,

plus t’inventes des absurdités pour cogner l’adversaire,

plus t’as une chance de finir ministre.

 

Ici, on ne récompense pas la lucidité intellectuelle, elle interroge, elle dérange, elle remet en cause.

Et ça, personne n’en veut.

 

Dis une vérité, t’es un traître.

Pose une question, t’es l’ennemi.

Fais preuve de conscience,

et tu deviens cible.

 

Ils ne veulent pas de penseurs.

Ils veulent des chanteurs de louanges, des gardes du corps de l’absurde, des prêcheurs de l’aveuglement.

 

Qu’ils s’appellent X, Y ou Z, le logiciel est le même. Même culte, même réflexe : bannir l’esprit critique,

étrangler le débat, éteindre toute lumière.

 

Voilà comment on coule.

Naufrage intellectuel,

effondrement sociétal.

Et tant que ça ne change pas,

on continuera à applaudir…

nos propres chaînes.

 

Question: Rendez-vous service au Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement ? Êtes-vous avec le peuple ou contre le peuple ?

JOVANNY MOUBAGNA, JURISTE PUBLICISTE CHERCHEUR À L’UNIVERSITÉ OMAR BONGO, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT DU CERCLE DE RÉFLEXION DES ÉTUDIANTS EN DROIT ET LEADER D’OPINION.

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