Par Stive Roméo Makanga
Candidat à la présidentielle de 2016, Dieudonné Minlama Mintogo, se prêtant au traditionnel exercice de la présentation des vœux à la nation, samedi 31 décembre dernier, a appelé à un “audit général, aussi bien en interne qu’en externe, sur la gouvernance publique”.
Dans son adresse, le leader d’Ensemble pour la République, appareil politique créé par ses soins au terme du dernier scrutin majeur, s’attaque de front à ce qu’il convient de considérer comme une gangrène, symptomatique d’une absence de contrôle général au plus haut sommet de l’État.
“Les retentissants scandales financiers que la presse n’a eu de cesse de révéler, la corruption endémique dont souffrent encore notre administration et certaines de nos institutions, les éléphants blancs relevés ici et là sur l’ensemble du territoire national, ainsi que les autres dysfonctionnements qui empêchent de manière pernicieuse notre progrès collectif, sont des réalités qui doivent être combattues avec la plus extrême fermeté par les autorités compétentes”, estime Dieudonné Minlama Mintogo.
Se voulant très critique sur ces déviances, le premier responsable d’Ensemble pour la République a ainsi invité Ali Bongo Ondimba à l’adoption de mesures fortes, cela pour “éradiquer de fond en comble les pratiques ici indexées, de même qu’à mettre hors d’état de nuire les acteurs, auteurs et complices de ces déviances”.
Explicite, Dieudonné Minlama Mintogo estime qu’entre autres mesures fortes qu’il est possible de mettre en branle, devrait aussi être envisagé un audit général de la gouvernance publique.
Pour lui, les projets d’ordre public, à l’arrêt ou inachevés, doivent nécessairement être passés au crible, “avec professionnalisme et transparence, les vérifications à opérer permettront de faire toute la lumière sur les pesanteurs constatées et qui n’ont que trop durer”.
Estimant par ailleurs que dans cette perspective, “les responsabilités devront être identifiées et établies”.
Toute chose qui n’empêche pas l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 de reconnaître les efforts déjà consentis par le gouvernement Ossouka Raponda, notamment au regard des task force mises en œuvre, lesquelles ont permis de travailler sur la dette du Gabon.
Ce qui, de son point de vue, aurait “permis d’économiser plusieurs centaine de milliards de Francs Cfa”.
À la fois observateur et analyste des microcosmes sociopolitiques, économiques et environnementaux du Gabon, Dieudonné Minlama Mintogo estime que la série de catastrophes naturelles qui ont eu cours ces temps derniers ont profondément affecté nos routes, de même que le trafic ferroviaire, aujourd’hui suspendu par la Setrag, filiale d’Eramet.
Le premier responsable d’Ensemble pour la République soutient que ces faits malheureux devraient interpeller sur ” l’urgence de définir un véritable plan Marshall dans le domaine des infrastructures de transport”, de même que sur l’impérativité de doter le Gabon d’une nouvelle compagnie de transport aérien.
Pour lui, il s’agit d’un projet qui pourrait, la volonté du président de la République s’y mêlant, faire l’objet d’une intégration dans “le programme de développement des politiques de partenariats public-privé”.
Évoquant tous les projets initiés en matière de protection de l’environnement, qui ont d’ailleurs participé à l’affirmation du leadership du Gabon sur la scène internationale, Dieudonné Minlama Mintogo estime que “au regard , des sacrifices consentis , les retombées , à la hauteur de nos engagements , tardent à venir”.
Une observation qu’il compte corriger…personnellement. ” Il me parait désormais impératif d’oeuvrer pour faire de notre politique environnementale un pilier essentiel de notre développement économique et social”, estime-t-il.
“C’est dans ce cadre que j’appelle le Gouvernement , la Communauté Internationale et tous les acteurs de la conservation à prendre des mesures urgentes , efficaces et durables face à la problématique du conflit Homme- faune dont l’ampleur inquiète très sérieusement nos populations”, soutient-il.
En prélude au rendez-vous électoral de 2023, Dieudonné Minlama Mintogo invite les différents acteurs à “faire de cette élection une compétition saine , juste et crédible”.
Sans doutes au regard des soubresauts qui ont émaillé le climat post électoral de 2016, le leader d’Ensemble pour la République rappelle que le “Gabon est notre bien commun”, qu’il est impérieux de “le préserver jalousement pour le transmettre en meilleur état aux générations futures”, et que “Nos différences doivent cesser de prévaloir sur nos intérêts communs et sur nos convergences essentielles”.
Un appel qu’il espère audible.
