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Vacance du poste de bâtonnier : Erlyne Antonella Ndembet, grande spécialiste des paralysies

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Faut-il admettre qu’Erlyne Antonella Ndembet, la garde des Sceaux, ait ce don, tout à fait particulier pour exacerber les crises, alimenter les tensions et tout plonger dans le chaos? Répondre par l’affirmative serait loin d’être anecdotique tant les preuves foisonnent.

D’abord, il y a la grève des magistrats, qui perdure depuis huit mois déjà, sans qu’une solution d’accalmie n’ait été trouvée, plangrant de fait tout l’appareil judiciaire dans une situation de paralysie continue.

Ensuite, les greffiers sont en passe d’emboîter le pas aux magistrats, sans que cela ne crée un léger sursaut chez la garde des Sceaux.

Enfin, place à la corporation des avocats, désormais en situation de crise, par le même fait du membre du gouvernement.

Dans sa très récente livraison, celle du lundi 15 mai, le très renseigné tabloïd Échos du Nord évoque une convocation qu’aurait reçu le premier président du Conseil d’État par la garde des Sceaux, le 10 mai dernier, alors que Me Raymond Obame Sima, bâtonnier déchu après une décision de la haute juridiction administrative saisissait le jour même Alain Claude Bilie By Nze, le patron de l’administration gabonaise.

Il aurait été question, rapporte Échos du Nord, d’un interrogatoire musclé, portant sur l’arrêt rendu le 28 avril, et par lequel la juridiction précitée se déclarait incompétente à désigner un bâtonnier intérimaire.
En effet, Erlyne Antonella Ndembet aurait fondé son interrogatoire sur l’épisode de 2018, dans un contexte quasi-identique à celui en cours au barreau du Gabon. L’on sait, que sans que la désignation d’un bâtonnier intérimaire n’ait été utile, le Conseil d’État avait alors désigné Me Norbert Issialh.

Un rapport de comparaison qui aurait été battu en brèche par le premier président du Conseil d’État, explicitant qu’il s’était agi d’un égarement de ses collègues, et qu’en pareilles circonstances, il valait mieux laisser les avocats se référer à leurs propres textes et donc, régler eux-mêmes leurs antagonismes.

Mieux, dans un tel contexte, la ministre de la justice n’avait pas d’autres alternatives, sinon celle de constater la vacance au barreau, tout en instruisant Me Lubin Ntoutoume d’organiser l’élection pour le bâtonnier intérimaire.

BLOCAGES

Mais à ce jour, rappelons-le, la garde des Sceaux est demeuré imperturbable, ce malgré la saisine de Me Raymond Obame Sima, depuis plus de deux semaines déjà. Une situation de crise, qui insupporte les hommes en toges.
Il faut donc croire que la paralysie actuelle du barreau du Gabon est une situation voulue et entretenue par Erlyne Antonella Ndembet.
De plus, apprend-on de la même source, il n’existerait plus un ordre des avocats qui puisse représenter ces derniers devant des tiers, d’une part, et que certains actes faisant partie des prérogatives du barreau (et dont les avocats ont grandement besoin), d’ordinaire validés par le barreau, ne peuvent plus l’être du tout.

Autant de soucis fonctionnels qui ont conduit l’équipe sortante à saisir le premier ministre. Seulement, avec autant de pesanteurs, les doutes que le chef du gouvernement réagisse avec célérité sont tout de même évoqués entre avocats.
Il est évident que ce que souhaite la garde des Sceaux, c’est voir le barreau du Gabon tomber entre les mains des siens, sinon comment justifier tous ces équivoques?

L’interview accordée par Me Nzigou Anges à notre confrère GMT révèle que l’une des raisons du blocage de la ministre est justifiée par une inimitié manifeste entre la Garde des sceaux et l’ancien Bâtonnier Ntoutoume avec qui elle ne souhaite pas avoir de contact alors que l’article 59 de la loi sur la profession d’Avocat dispose que le bureau des élections est présidé par le Bâtonnier sortant sauf s’il est candidat. De fait, il se susurre dans les couloirs des voisins de Gabon Meca que dans l’acte portant constatation de la vacance des instances du Barreau, la ministre refuse d’y insérer l’invitation faite au Bâtonnier sortant de procéder à l’élection du Bâtonnier intérimaire oubliant de rester professionnel.

La paralysie actuelle de l’appareil judiciaire devrait conforter les plus hautes autorités dans l’idée que les choses doivent revenir à la normale. Jusqu’ici, le barreau du Gabon pouvait se gargariser d’avoir un fonctionnement régulier, et donc normal. Mais tout est fichu.

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