Crise de l’État de droit ? L’UDIS fustige les dérives supposées de la Justice Gabonaise et appelle au retour de son président, Hervé Patrick Opiangah
Par Stive Roméo Makanga
C’est à son siège d’Owendo, dans le Grand Libreville, que l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), longtemps restée silencieuse, s’est exprimée devant la presse, mardi 28 janvier courant. Au cours de cette déclaration publique, le parti a vigoureusement contesté les mesures prises contre son président, Hervé Patrick Opiangah, et les conditions dans lesquelles ces actions ont été menées.
Dans une déclaration publique dont notre Rédaction a obtenu copie, le parti a exprimé son indignation face aux événements survenus à l’encontre de son président, Hervé Patrick Opiangah, qualifiant ces actions d’« attentat politique » et de « brutalité intolérable de l’injustice ».
Tenant à rappeler le contexte, le parti a déclaré que le 20 novembre 2024, le domicile d’Hervé Patrick Opiangah aurait été encerclé par des hommes armés, sous prétexte d’exécuter un ordre du Parquet de la République. Selon l’UDIS, cette intervention, menée en dehors de tout cadre légal, constitue de son point de vue une dérive inquiétante. « L’existence, alors, d’une plainte dans une affaire supposée de mœurs, ne peut jamais, au grand jamais… justifier la descente musclée » au siège du parti, où des actes de vandalisme auraient été commis. Par ailleurs, la perquisition du domicile du leader politique et homme d’affaires, jugée illégale, se serait soldée par la confiscation de biens de grande valeur. Des éléments qui auraient donc renforcé les doutes chez les militants ainsi que le directoire du parti, sur les motivations réelles de cette opération.
L’UDIS a donc affirmé que ces mesures, ne seraient que des « tentative d’intimidation politique », et seraient directement liées à son appel à voter contre le référendum constitutionnel du 16 novembre 2024 dernier. « C’est ici et maintenant la démocratie qui est en danger. C’est bien la liberté d’opinion qui est désormais bâillonnée, voire châtiée », a martelé le parti, rappelant que ces actes portent atteinte aux fondements mêmes de l’État de droit.
La déclaration, lue par AMORISSANI LAYS CYNTHIA, Secrétaire Permanent, souligne également le sort réservé aux proches d’Opiangah, notamment son frère César, placé sous mandat de dépôt. Le parti s’interroge : « Est-ce bien en ayant gardé à vue la supposée victime ou en plaçant sous mandat de dépôt Monsieur César Opiangah que la justice gabonaise conçoit la manifestation de la vérité ? »
Face à cette situation, l’UDIS a appelé la communauté nationale et internationale à prendre acte de ce qu’il considère comme des abus. « Il en va de notre responsabilité individuelle et collective de défendre l’État de droit dans notre pays afin que ce dernier demeure digne d’envie », a déclaré le parti. Dans le même ordre d’idées, il a demandé la réhabilitation immédiate d’Hervé Patrick Opiangah et le respect des normes juridiques et institutionnelles.
Se voulant déterminé, l’UDIS a salué le courage de son président, soulignant qu’« où que vous soyez, votre parti salue votre courage et surtout la résilience d’un homme d’État ». Tout en renouvelant son soutien indéfectible, le parti a exhorté au respect de la justice et des libertés fondamentales, dans un élan pour préserver la démocratie gabonaise.
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