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Discours politique et menace du vivre ensemble : le CORDON lance le manifeste « Vox Politicus »

Par Stive Roméo Makanga

Alors que les deux chambres du Parlement se réunissent en congrès pour adopter un nouveau code électoral, le Collectif Républicain pour la Défense d’Oligui Nguema (CORDON) présente le manifeste « Vox Politicus ». Ce document, présenté par par Teale MVE ONDO, expert en intelligence de la Communication et Marketing politique, coordonnateur provincial du CORDON pour le WOLEU NTEM, s’attache à recentrer le débat public sur une question cruciale : celle des discours politiques et de leur impact sur le vivre ensemble. Dans un contexte marqué par des discours extrémistes émanant des acteurs politiques, il apparaît essentiel pour l’organisation précitée de rappeler la nécessité de préserver la cohésion sociale. En effet, le manifeste met en exergue l’urgence d’établir des règles contraignantes pour prévenir les violences post-électorales. Une réflexion qui a donc tout son sens.

La liberté d’expression, consacrée à la fois par la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Constitution gabonaise, constitue le fondement de toute démocratie. Cependant, comme l’ont souligné des penseurs tels que Thomas Hobbes et Jean-Jacques Rousseau, cette liberté doit s’exercer dans des limites clairement établies par la loi ou la morale, afin de préserver l’équilibre social. Au Gabon, l’absence de restrictions sur les discours extrémistes tenus par certains candidats favoriserait, pour Teal MVE ONDO, un climat politique délétère, compromettant de facto la paix sociale.

Par ailleurs, depuis 1990, Le CORDON observe qu’aucune élection présidentielle n’a échappé aux contestations. Les discours haineux, identitaires et parfois violents, souvent tenus avant, pendant et après les scrutins, attisent les tensions communautaires. Ces pratiques entraînent des conséquences graves telles que des fractures sociales, une méfiance entre citoyens et un affaiblissement de l’esprit patriotique.

Dans cette perspective, le manifeste « Vox Politicus » propose une série de mesures destinées à prévenir les dérives du discours politique. Le CORDON insiste sur l’importance d’adopter des dispositions légales contraignantes pour encadrer les pratiques discursives des candidats, garantir des élections libres et transparentes, et préserver le vivre ensemble. Ainsi, l’engagement au Fair-play politique est mis en avant. Celui-ci comprend notamment l’interdiction des discours haineux, tribaux et identitaires, mais également des soutiens à caractère ethnique ou régional. En outre, il propose de responsabiliser les candidats à travers un contrat d’engagement assorti de sanctions, tout en les incitant à reconnaître les résultats des élections proclamés par les instances compétentes.

Pour garantir l’efficacité de ces engagements, le CORDON propose un régime de sanctions graduelles à l’encontre des contrevenants. Ces sanctions incluraient des avertissements, des travaux d’intérêt général, ou encore des exclusions de la compétition électorale. Dans les cas les plus graves, elles pourraient aller jusqu’à l’inéligibilité temporaire ou définitive, voire des peines d’emprisonnement accompagnées de fortes amendes.

Afin de renforcer la participation électorale et de lutter contre l’abstention, le CORDON suggère de rendre le vote obligatoire. Cette mesure permettrait non seulement de responsabiliser les citoyens, mais également de promouvoir une culture politique active et inclusive. Dans cette optique, la carte d’électeur pourrait être reconnue comme une pièce d’identité à part entière, tout en renforçant son utilité.

Enfin, le Gabon, riche de sa diversité ethnique et culturelle, devrait tout mettre en œuvre pour consolider sa stabilité politique, encore fragile. Le manifeste « Vox Politicus » constitue donc  une feuille de route pour instaurer un dialogue politique respectueux et constructif. En adoptant ces mesures, les acteurs politiques pourraient adresser un signal fort en faveur de la démocratie et de l’unité nationale.

Grosso modo, le CORDON exhorte les autorités de la transition à intégrer ces propositions dans le nouveau code électoral. Cela permettrait de prévenir toute menace au vivre ensemble, tout en assurant des élections apaisées, dans un climat de confiance et de responsabilité partagée.

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