Hervé Patrick Opiangah n’a jamais violé sa fille: l’UDIS dénonce une affaire juridico-politique et exige justice pour son leader
Par Stive Roméo Makanga
L’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) a tenu une conférence de presse ce jour, jeudi 13 mars 2025 pour dénoncer avec véhémence ce qu’elle qualifie, au regard de la profusion des faits, de « forfaiture judiciaire » dans l’affaire impliquant son leader, Hervé Patrick OPIANGAH. Dans une déclaration solennelle lue par les membres du directoire du parti, l’UDIS a exposé en détail les irrégularités et les abus de pouvoir qui, selon elle, ont entaché cette affaire, tout en appelant à une intervention urgente des plus hautes autorités du pays pour rétablir la justice et l’État de droit.
L’affaire Hervé Patrick OPIANGAH, qui défraie la chronique depuis novembre 2024, a pris une tournure différente avec des actes que l’UDIS qualifie de « violents, illégaux et inhumains ». En effet, tout a commencé le 20 novembre 2024, lorsque Hervé Patrick OPIANGAH a été convoqué par la Direction générale des Affaires criminelles pour une audition. Bien qu’il se soit fait représenter par ses avocats, une deuxième convocation a été délivrée pour le lendemain. Cependant, dans la nuit du 20 au 21 novembre, une opération menée par des forces de sécurité, dont des agents des services spéciaux de la Présidence de la République, a violemment perquisitionné son domicile sans mandat. Des sommes d’argent et des biens personnels d’une valeur considérable ont été saisis, sans justification légale. « Qui d’entre nous accepterait de se rendre à la justice après un tel déploiement de violence illégale ? », s’interroge l’UDIS, en relevant que ces actes ont poussé sieur OPIANGAH à se mettre à l’abri pour préserver son intégrité physique.
Par ailleurs, l’UDIS dénonce également les représailles subies par la famille d’Hervé Patrick OPIANGAH. Son frère, César OPIANGAH, aurait été arbitrairement torturé et emprisonné, tandis que sa fille, Elisabeth OPIANGAH, supposée victime dans cette affaire, a été gardée à vue pendant cinq jours, en violation des procédures judiciaires normales. « La justice gabonaise s’est immolée de ridicule en traitant une présumée victime comme une coupable », a déclaré le parti.
De plus, l’UDIS déplore les actions menées contre les entreprises d’OPIANGAH. Le 21 novembre 2024, le siège de la Holding HPO & Associés a été pris d’assaut par des agents des services spéciaux, qui ont saisi des équipements, des documents administratifs et des clés de véhicules, toujours sans mandat. « Quel est le lien entre une affaire pénale et la mise sous scellés d’une entreprise privée ? », questionne l’UDIS, tout en rappelant le principe de présomption d’innocence.
En outre, l’UDIS soulève plusieurs interrogations sur le rôle des plus hautes autorités dans cette affaire. Pourquoi des agents des services spéciaux, normalement dédiés à la sécurité nationale, ont-ils été déployés dans une affaire supposée de mœurs ? Qui a ordonné cette opération ? Le parti rappelle que la Direction générale des services spéciaux (DGSS) relève directement du Chef de l’État, ce qui laisse planer un doute sur l’implication possible de la présidence dans cette affaire. « Le silence du Président de la Transition, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, est assourdissant », a déclaré l’UDIS, en rappelant qu’un courrier lui a été adressé le 30 janvier 2025 pour demander des éclaircissements. À ce jour, aucune réponse n’a été apportée.
Ensuite, l’UDIS accuse également le Procureur de la République, Bruno Obiang Mve, d’avoir « menti » en déclarant qu’une plainte avait été déposée le 14 novembre 2024. « C’est un mensonge infâme et déshonorant », a affirmé le parti, qui a produit un exploit d’huissier prouvant qu’aucune plainte ne figurait dans les registres du parquet à cette date. Une plainte a finalement été déposée le 25 novembre, soit cinq jours après le début des opérations illégales contre OPIANGAH. « Nous évoluons dans un État de non-droit, malgré les discours sur la restauration des institutions », a déploré l’UDIS, en appelant à une clarification publique du Chef de l’État.
Dans un témoignage assez édifiant, Elisabeth OPIANGAH, la fille d’Hervé Patrick OPIANGAH, a catégoriquement nié les accusations portées contre son père. « Les allégations d’attouchements, d’inceste, de viol et de séquestration sont totalement infondées. Ces faits n’ont jamais existé », a-t-elle déclaré. Elle a également déposé une plainte contre les diffamateurs, mais aucune suite n’a été donnée à ce jour.
Par ailleurs, l’UDIS estime que cette affaire dépasse le cadre judiciaire et devient un enjeu politique crucial à l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Le parti rappelle que plusieurs personnalités, dont le candidat Alain Claude Bilie-By-Nze, ont reconnu qu’OPIANGAH était victime d’une cabale politique. « Peut-on encore parler d’État de droit au Gabon ? », s’interroge l’UDIS, appelant à une mobilisation générale pour défendre les valeurs démocratiques.
Face à l’inertie des autorités et à l’absence de réponses concrètes, l’UDIS annonce son intention d’organiser des sit-in et des marches pacifiques dans les prochains jours. « Nous exigeons le retour de notre président, Hervé Patrick OPIANGAH, sur la terre de ses ancêtres, et la réparation des préjudices subis », a déclaré le parti.
Enfin, l’UDIS a également saisi plusieurs institutions nationales et internationales, dont la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, le Conseil d’État, la Cour des comptes, ainsi que le Corps diplomatique et la Conférence épiscopale du Gabon. « L’action ou le silence de ces institutions renseignera l’opinion publique sur leur attachement aux valeurs de démocratie, de justice et de paix », a conclu le parti.
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