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Système d’immatriculations automobiles au Gabon : une affaire qui éclabousse la direction générale des transports terrestres

Par Joseph Moundruma

Le Gabon fait face à une nouvelle polémique mettant en exergue les graves insuffisances du système d’immatriculations automobiles. L’affaire qui oppose depuis deux ans les exploitants forestiers chinois Lin Wanbao et Gou Jianhua illustre les failles criantes des dispositifs de sécurité et des procédures de délivrance des cartes grises en République Gabonaise.

Une affaire symptomatique des dysfonctionnements administratifs

Au cœur de cette controverse, des accusations de manipulations dans la gestion des cartes grises, mettant en cause la fiabilité du fichier national des immatriculations. L’absence de contrôle rigoureux et les lacunes dans l’encadrement des procédures auraient permis des irrégularités qui se traduisent aujourd’hui par des conflits judiciaires récurrents.

Cette situation démontre l’ampleur des failles au sein de la Direction générale des transports terrestres (DGTT), accusée de gestion laxiste et opaque. Les conséquences de cette perméabilité ne se limitent pas aux propriétaires de véhicules : elles affectent également les finances publiques, plombées par un système incapable de garantir une traçabilité fiable et efficace.

Une interpellation qui marque un tournant

L’affaire a pris une nouvelle tournure hier avec l’interpellation du responsable du Centre national d’édition et de délivrance des documents de transport (CNEDDT). Cette action, liée sans doute au conflit opposant les deux opérateurs forestiers chinois, pourrait permettre de faire la lumière sur l’ampleur des irrégularités. Cependant, de nombreux observateurs pointent du doigt une gestion systémique défaillante, qui va bien au-delà des individus.

Un territoire de non-droit ?

Les critiques s’intensifient à l’encontre de la DGTT, perçue comme un bastion où les règles sont subordonnées aux intérêts personnels et aux influences politiques. Les nominations, souvent attribuées à des proches du pouvoir, alimentent un sentiment d’impunité qui mine la crédibilité des institutions.

« La situation est intenable. Si la loi ne peut s’appliquer dans ce domaine, que peut-on espérer pour d’autres secteurs ? » s’interroge un observateur averti. Cette question met en relief l’urgence d’une réforme en profondeur, non seulement pour restaurer la confiance dans le système d’immatriculations, mais aussi pour éviter que de telles dérives ne ternissent davantage l’image du Gabon en tant qu’État de droit.

Une réforme indispensable

Alors que les magistrats peinent à trouver une issue à ce litige, l’affaire Lin Wanbao et Gou Jianhua doit servir de catalyseur pour repenser les mécanismes d’immatriculation et renforcer les dispositifs de sécurité administrative. La mise en place d’un système plus transparent et la responsabilisation des acteurs clés apparaissent comme des solutions incontournables pour éviter la répétition de tels scandales.

Le Gabon, engagé dans une transition politique et économique, ne peut se permettre de laisser perdurer une telle situation. L’affaire Lin Wanbao et Gou Jianhua est un rappel brutal de la nécessité d’une gouvernance rigoureuse et équitable dans tous les secteurs stratégiques.

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