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Les Bongos au-dessus des lois ? Pourquoi Ali Bongo et Yan Koubdjé n’ont pas témoigné dans l’affaire Laccruche

Par Kongossanews


Par Stive Roméo Makanga

L’affaire opposant l’État gabonais à Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, a connu un rebondissement de taille vendredi 24 mai. Alors que les avocats de la défense comptaient sur le témoignage de l’ex-président Ali Bongo pour disculper leur client, ce dernier ne s’est finalement pas présenté à l’audience, tout comme Yan Koubdjé, ancien patron du Trésor public, nommé à la présidence de la République. Cette absence très remarquée a soulevé de nombreuses questions sur le traitement de cette affaire et le respect de l’État de droit au Gabon.

En effet, Brice Laccruche Alihanga, arrêté en décembre 2019, a passé près de quatre années en détention dans des conditions difficiles, ou plutôt inhumaines avant d’être libéré en octobre 2023. Condamné en octobre 2023 à 5 ans de prison ferme pour avoir obtenu illégalement la nationalité gabonaise, il était également poursuivi pour détournement de fonds publics, complicité de détournement de fonds publics, concussion et blanchiment de capitaux. Des allégations pestilentielles, au regard de l’absence de preuves.

Les avocats de la défense espéraient que le témoignage d’Ali Bongo, qui l’avait nommé directeur de cabinet en 2017, permettrait de disculper leur client. Mais l’ex-président, renversé par le coup d’État d’août 2023, n’a pas daigné se présenter à l’audience, tout comme Yan Koubdjé, pourtant cité à comparaître.

Les Bongo, qui ont régné sur le Gabon pendant plus d’un demi-siècle, sont-ils au-dessus des lois ? Pourquoi Ali Bongo et son entourage ont-ils refusé de coopérer avec la justice dans cette affaire ? Faut-il y voir une volonté de protéger l’ancien régime et ses dérives ? Autant de questions qui méritent des réponses.

Depuis 2020, une juge d’instruction parisienne avait entamé une enquête sur des accusations de “détention arbitraire” par les autorités gabonaises de Brice Laccruche Alihanga et de son frère Grégory. Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU avait également estimé fin 2020 que leur détention était “arbitraire” et avait demandé leur “libération immédiate” ainsi qu’une “indemnisation”.

Il aurait donc fallu, dans le cas de l’audience de la veille, que la Cour criminelle spécialisée interroge Ali Bongo Ondimba et Yan Koubdjé, cela pour une meilleure compréhension des faits reprochés à Brice Lacruche Alihanga. En supposant que l’ancien président de la République a été empêché du fait de son état de santé, son ancien directeur de Cabinet aurait aussi pu dire autant. Les images ont été suffisamment choquantes, Brice Lacruche Alihanga, affaibli par la maladie, s’est présenté malgré tout. Pourquoi Ali Bongo n’a-t-il pas fait autant, lui dont on disait qu’il avait de l’énergie à revendre ?

Pour de nombreux compatriotes, l’ancien président déchu aurait dû comparaître et la décision de justice prononcée contre Brice Lacruche Alihanga est loin d’être objective.

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1 Commentaire

YOSSA YOSSA 25 mai 2024 - 19h52

BLA n’a obtenu que ce qu’il mérite. Ce qui le condamne, c’est surtout le fait de s’être vu Khalife à la place du Khalife.
C’est son arrogance en tant que “Messager intime” qui lui vaut tous ces déboires judiciaires, en dépit de l’absence de preuves pour les faits qui lui sont reprochés.

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