Par Stive Roméo Makanga
Selon les chiffres officiels, au Gabon, 90% des femmes sont victimes de violences sexuelles, et 83%, de violences économiques. Des données alarmantes, qui justifient tout l’intérêt qu’ont les plus hautes autorités, en tête desquelles Ali Bongo Ondimba, le président de la République, et Sylvia Bongo Ondimba, la première dame, sur toutes les préoccupations subséquentes aux violences basées sur le genre (VBG).
Aussi, à la faveur d’un atelier éducatif inhérent à la thématique des violences basées sur le genre, organisé lundi 15 mai courant au Centre Gabon Égalité, Betty Messie, la directrice du centre d’accueil s’est-elle voulue formelle : ” Les femmes victimes de violences sont légion dans notre pays, c’est un problème mondial et préoccupant du point de vue de son ampleur mais aussi des conséquences qu’elle laisse aux principales victimes que sont les femmes et les enfants”.
Et, au-delà de l’alerte que l’évocation d’une telle problématique peut laisser supposer, le plaidoyer de Betty Messie, formulé devant les chefs de quartiers, les élus nationaux et locaux, les ONGs et le ministère de la santé et des affaires sociales, conviés pour prendre une part active lors des échanges, s’est-il voulu sans équivoque : “Il faudrait que tout le monde s’approprie cette problématique pour lutter contre ce phénomène. Il en va de la cohésion de notre société, il en va du bien-être de nos populations”.
48h durant, les intervenants devront plancher sur les pistes de solutions capables de déboucher sur les politiques à conduire en vue de l’éradication des violences basées sur le genre, toujours profondément incrustés au Gabon.
Cependant, les investissements du gouvernement gabonais et de Sylvia Bongo Ondimba, par ailleurs initiatrice du rapport Gabon-Égalité, sont assez probants.
Déjà, ils ont permis l’érection d’une stratégie de promotion des droits de la femme, de même que celle liée à la réduction des inégalités observables entre les deux genres.
Il s’agit, sur le plan juridique, de la promulgation de la loi n°006/2021 du 06 septembre 2021 portant sur l’élimination des violences faites aux femmes. Une avancée importante, qui a aussi donné lieu à l’adoption du nouveau Code du Travail, qui encadre désormais par des outils juridiques appropriés, le phénomène du harcèlement dans un environnement professionnel.
Plus loin dans cette volonté d’éradiquer le phénomène, la mise en place d’un numéro vert d’urgence nationale, le 1404, pour aider à la dénonciation des violences vécues par les femmes, d’une part, et l’inauguration d’un centre d’accueil dénommé Gabon Égalité, en novembre 2022, pour la prise en charge des femmes victimes de VBG.
Principales intervenantes au cours de la rencontre, la sénatrice Honorine Nze Biteghe et le Dr Reine Dopé, du centre national de santé mentale, se sont tour à tour appesantit sur les faits de violences sur la femme, communément observés dans la société, de même que les fondamentaux des droits de l’homme.
Le jeu de questions-réponses qui s’en est suivi aura permis une plus grande clarté sur la compréhension de la thématique générale.
