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Libreville : mise au point sur une polémique médiatique infondée visant la mairie centrale

Par Stive Roméo Makanga

Le rôle premier du journaliste consiste à informer avec rigueur et équilibre, non à orchestrer des campagnes de déstabilisation au service d’intérêts particuliers. L’article récent de Gregory Nzébé concernant la mairie de Libreville s’écarte notablement de cette déontologie, construisant un récit partial qui mérite rectification.

L’accusation de népotisme avancée repose sur une lecture tronquée de la réalité municipale. L’auteur omet délibérément de mentionner que les directions des Affaires économiques, de l’Environnement et du Cadastre – postes stratégiques par leur dimension financière – ont été longtemps des chasse gardée, au mépris de la stabilité institutionnelle. C’est pourquoi, ce silence éloquent trahit une intention plus polémique qu’informative.

Rappelons que la mairie centrale a effectivement constitué, par le passé, le théâtre de graves dérives financières. C’est précisément pour rompre avec ces pratiques qu’Adrien Nguema Mba, nouveau délégué spécial succédant à Jude Ibrahim Rapontchombo, a engagé une série de réformes courageuses. Ses premières actions – réunion avec les maires d’arrondissement, présentation d’une feuille de route exigeante, échanges francs avec le personnel municipal et les commerçants – témoignent d’une volonté réelle de tourner la page des anciens laxismes.

La virulence soudaine des critiques apparaît d’autant plus suspecte qu’elle coïncide avec l’annonce de ces réformes. Le procès en ethnicité, l’insistance sur quelques nominations secondaires, l’occultation des mesures structurelles en cours : tous ces éléments dessinent les contours d’une cabale prévisible contre un responsable qui dérange les habitudes établies.

Plutôt que de relayer complaisamment ces attaques, un journalisme responsable aurait interrogé le paradoxe d’une soudaine indignation face à des nominations présentées hors contexte, alors que le silence prévalait durant les années de gestion contestable. Il aurait questionné le timing de ces révélations, à l’heure même où s’engagent des réformes susceptibles de menacer certains intérêts.

La véritable question qui devrait occuper les observateurs n’est pas celle de nominations présentées de façon isolée, mais celle de la capacité à mener à bien une transformation profonde de la gestion municipale. Entre les déclarations d’intention et leur concrétisation, il existe toujours un délai nécessaire que les esprits sérieux savent prendre en compte. L’acharnement prématuré dont fait l’objet le délégué spécial ne sert ni la transparence ni l’intérêt des citoyens, mais seulement ceux qui voient dans chaque réforme une menace pour leurs privilèges acquis.

En définitive, cet épisode souligne moins les prétendus dysfonctionnements de la mairie que la difficulté à réformer en profondeur une institution marquée par des années de pratiques douteuses. Le véritable test pour l’équipe municipale ne réside pas dans les polémiques stériles, mais dans sa capacité à traduire en actes concrets sa feuille de route ambitieuse – ce qui nécessite du temps et de la sérénité. Quant aux pseudos journalistes, leur rôle devrait consister à éclairer ce processus complexe plutôt qu’à en fournir une caricature partisane.

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