Oligui a-t-il réellement corrompu le trio d’Ensemble pour le Gabon à hauteur de 100 millions de francs CFA ?
Par Stive Roméo Makanga
C’est la détonation intervenue la semaine écoulée. Dans une déclaration choc publiée sur les réseaux sociaux, le Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui, candidat à la présidentielle d’avril 2025, a accusé Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition et également candidat déclaré à cette échéance, d’avoir corrompu le Mouvement Ensemble pour le Gabon (MEG) à hauteur de 100 millions de FCFA. Ce mouvement est dirigé par Alain Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba et lui-même candidat à la présidentielle à venir.
Cette accusation, si elle s’avérait fondée, revêtirait une gravité extrême. En effet, elle mettrait en exergue des pratiques contraires aux principes d’intégrité et de probité que Brice Clotaire Oligui Nguema s’est efforcé de promouvoir tout au long de la transition. L’impact d’un tel scandale serait dévastateur, tant sur son image personnelle que sur la perception du processus de transition dans son ensemble.
En affirmant qu’Oligui Nguema aurait utilisé des fonds pour influencer un adversaire politique, le Dr Iloko frappe au cœur de la crédibilité de celui qui s’est présenté comme un redresseur de torts et un garant d’une gouvernance assainie. Cette assertion, si elle est avérée, détruit l’image d’un leader intègre et désintéressé, et le présente comme un acteur politique prêt à manipuler ses opposants pour asseoir son emprise sur la scène politique.
La gravité d’une telle accusation tient également à son implication sur le plan moral et éthique. La corruption, si elle est avérée dans ce contexte, serait une trahison des espoirs de millions de Gabonais qui ont cru en la promesse d’une transition exemplaire. Elle enverrait le message désastreux qu’aucun changement significatif n’est possible, même sous un régime censé amorcer une rupture avec les pratiques du passé.
Cependant, il convient de rappeler que de telles accusations, aussi graves soient-elles, exigent des preuves concrètes pour être prises au sérieux. À ce jour, ni le Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui ni aucune source indépendante n’a fourni d’éléments tangibles permettant de corroborer cette allégation. En l’absence de preuves, ce discours pourrait relever de la stratégie politique visant à discréditer un adversaire redouté dans une course présidentielle où tous les coups semblent permis.
Cela n’enlève rien à la nécessité pour Brice Clotaire Oligui Nguema de réagir rapidement et de manière transparente à ces accusations. Un silence prolongé ou une réponse vague risquerait d’alimenter davantage les spéculations et de miner la confiance déjà fragile des populations dans les institutions et les leaders politiques.
Si cette accusation venait à être confirmée, elle ne discréditerait pas seulement Oligui, mais également Alain Claude Bilie By Nze et le Mouvement Ensemble pour le Gabon. Le MEG, qui se positionne comme une alternative crédible dans le paysage politique gabonais, verrait sa réputation entachée par des soupçons de compromission. Une telle révélation pourrait renforcer l’idée que l’ensemble de la classe politique gabonaise reste engluée dans des pratiques clientélistes et opportunistes.
En clair (et pour ne pas se répéter), cette affaire, qu’elle soit fondée ou non, jette une lumière crue sur l’état des rapports de force et des pratiques dans la sphère politique gabonaise. Si les accusations du Dr Iloko s’avèrent être infondées, elles soulèvent néanmoins des interrogations sur l’utilisation des médias et des réseaux sociaux pour influencer l’opinion publique dans une campagne électorale.
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