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Affaire Opiangah : Quels intérêts se cachent derrière l’acharnement judiciaire ?

Depuis bientôt sept mois, Hervé Patrick Opiangah, leader politique et figure éminente du paysage gabonais, demeure la cible d’une procédure judiciaire aux contours flous. Ce jeudi 8 mai, la Chambre d’Accusation a rejeté la demande de non-lieu formulée par ses avocats, laissant planer de sérieux doutes sur l’impartialité de la justice gabonaise. Cette décision, perçue par beaucoup comme une manœuvre politique déguisée, relance le débat sur les rapports troubles entre droit et pouvoir dans un Gabon en quête de réconciliation nationale.

Pour l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), ce rejet de non-lieu soulève de nombreuses interrogations. Quels sont les véritables motifs d’un tel acharnement contre un homme qui a risqué sa vie pour participer au coup de libération du pays ? À qui profite cette cabale judiciaire ? Ce qui semblait être une affaire strictement juridique prend désormais les allures d’une machination, visant à écarter un acteur politique influent.

Ce contraste est d’autant plus frappant qu’au lendemain de la transition, certains acteurs politiques ayant joué un rôle similaire ont été célébrés. Pourquoi Hervé Patrick Opiangah fait-il l’objet d’un traitement aussi discriminatoire ? Ces questions alimentent les spéculations sur une justice sélective, dictée par des intérêts politiques occultes.

Disons aujourd’hui que l’impact de cette affaire va bien au-delà du sort personnel de l’ancien député. D’une part, cette dérive judiciaire affecte directement les employés des entreprises dirigées par Hervé Patrick Opiangah, exposés à une insécurité économique croissante. D’autre part, elle ternit l’image du Gabon sur la scène internationale, où le pays peine déjà à se défaire d’une réputation entachée par des pratiques autoritaires et des dérives institutionnelles.

Par ailleurs, le mutisme du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, dans cette affaire interpelle. En tant que garant de l’indépendance judiciaire et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, son silence face à ces dérives ébranle la confiance des populations dans ses promesses de réconciliation nationale. C’est en tout cas le point de vue de l’UDIS sur cette affaire.

Il faut avouer que les avocats d’Hervé Patrick Opiangah ont démontré à maintes reprises la vacuité des accusations portées contre leur client. Selon l’article 163 du Code de procédure pénale, l’absence de charges suffisantes aurait dû logiquement conduire au non-lieu. Or, malgré une absence flagrante de plainte légale ou de victime identifiée, la Chambre d’Accusation persiste dans une posture contestable. Cette décision renforce l’impression d’un acharnement visant à écarter un adversaire politique sous prétexte de justice.

Dans un contexte où la démocratie gabonaise tente de se reconstruire après des décennies de crises, cette affaire met en reliefs les failles profondes de son système judiciaire. L’UDIS, dans cette déclaration officielle, a dénoncé une instrumentalisation de la justice qui menace les fondements mêmes de l’État de droit et les aspirations légitimes du peuple à un procès équitable.

Face à cette situation, il est impératif que le Président de la République prenne ses responsabilités. Loin de n’être qu’un simple observateur, il devrait agir pour restaurer la crédibilité de l’institution judiciaire et renforcer l’État de droit.

L’affaire Hervé Patrick Opiangah n’est pas qu’un cas isolé ; elle incarne un test crucial pour le Gabon. Ce dernier saura-t-il opter pour une justice impartiale et indépendante ou sombrera-t-il dans des pratiques qui trahissent les espoirs d’un peuple en quête de réconciliation ? Attendons de voir

 

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