Le Mouvement des Femmes Modernisatrices du RPM célèbre les droits des femmes et appelle à l’action

Par Higor Mamboundou Boussamba

Ce samedi 8 mars, le siège du Rassemblement pour le Gabon (RPM) a vibré au rythme de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme. Organisée par le Mouvement des Femmes Modernisatrices du RPM, la cérémonie s’est articulée autour du thème : Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation. Un événement marqué par des discours engagés, des moments de recueillement et des appels à l’action pour faire avancer la cause des femmes.  

Dans son allocution, la déléguée nationale des femmes du RPM, Mme Célestine Dikike, a exprimé sa gratitude envers les hautes personnalités du parti dont la présence a rehaussé l’éclat de cette journée. Elle a également salué la mobilisation des femmes venues célébrer, aux côtés de leurs consœurs du monde entier, cette date symbolique.  

Un moment poignant a été observé avec une minute de silence en mémoire des femmes et filles victimes de violences domestiques, de harcèlement au travail, ou encore tuées dans des conflits dont elles ne sont pas responsables. Un rappel sombre mais nécessaire des défis qui persistent.  

Mme Dikike a rappelé que, trente ans après la 4e Conférence mondiale sur les femmes de Pékin, où les leaders mondiaux s’étaient engagés à promouvoir l’égalité des droits et des chances pour les femmes, le chemin reste long. Au Gabon, les chiffres sont éloquents :  

– 90 % des violences subies par les femmes sont de nature sexuelle.  

– 83 % relèvent de violences économiques.  

– 64 % sont des violences physiques.  

Ces statistiques, issues du ministère des Affaires sociales, révèlent une réalité glaçante : 89,9 % des Gabonaises ont été victimes de violences à un moment de leur vie. Des chiffres qui témoignent de l’urgence d’agir, d’autant que ces violences sont souvent tues, en raison de normes sociales profondément ancrées.  

Le thème de cette année se veut un cri de ralliement pour des actions concrètes dans trois domaines clés :  

1. Faire avancer les droits des femmes et des filles.  

2. Promouvoir l’égalité des sexes.  

3. Favoriser l’autonomisation des femmes.  

Pour y parvenir, le Mouvement des Femmes Modernisatrices du RPM s’est fixé trois objectifs majeurs pour 2025 :  

1. Mobiliser les médias, chefs d’entreprise, responsables gouvernementaux, dirigeants communautaires et jeunes leaders pour agir au sein de leurs communautés.  

2. Inciter les décideurs à prioriser les droits des femmes et l’égalité des sexes dans leurs politiques.  

3. Utiliser les plateformes numériques pour partager des récits inspirants et susciter un dialogue menant à l’action.  

Invité comme conférencier, le Dr Marius Otsikanga, enseignant-chercheur en sciences économiques, a insisté sur la nécessité pour les femmes de se structurer en coopératives afin de faciliter l’accès aux financements. Il a également pointé du doigt les contraintes culturelles qui freinent l’autonomisation des femmes, appelant à une refonte des modèles économiques et politiques pour mieux intégrer les enjeux de genre.  

« Les femmes doivent repenser leurs organisations pour relever les défis économiques et politiques actuels », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de l’éducation et de la solidarité pour briser les barrières.  

En conclusion, Mme Dikike a lancé un appel vibrant à l’unité et à la mobilisation collective. « Les droits des femmes ne sont pas négociables. Nous devons agir aujourd’hui pour garantir un avenir meilleur à nos filles », a-t-elle affirmé, rappelant que l’égalité des sexes n’est pas seulement une question de justice, mais aussi un levier essentiel pour le développement du Gabon.  

Cette célébration, à la fois solennelle et engagée, a ainsi posé les bases d’une mobilisation accrue en faveur des droits des femmes, avec l’espoir que les paroles se transforment en actions concrètes.