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Carrière de Bakamba: Jacques Denis Tsanga et la présidence de la République soupçonnés de collusion

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

Serait-il possible que la corruption soit définitivement établie comme la chose au Gabon la mieux partagée ? C’est manifestement ce qu’il semble. D’ailleurs, la dégringolade du sommet de l’administration de la Marine marchande, consécutive au drame du ferry Esther Miracle, en est une parfaite illustration. Et, loin d’être un cas isolé, la tentative de dépossession de la carrière de Bakamba, dans le département de la Lekoko, des mains de la SGTP Mines au profit du mastodonte chinois Sinohydro tend à justifier la thèse ici soulevée.

Selon Dépêches 241, notre confrère en ligne, la première entité citée en sus aurait régulièrement acquis tous les droits légaux d’exploitation de la carrière de Bakamba, le ministère des Mines et de la Géologie ayant délivré un permis d’exploiter en bonne et dûe forme en décembre 2021 dernier, sous l’arrêté n°000165/MPGM/SG/DGMG/DLMEM portant attribution d’exploitation temporaire de la carrière granitoïde n°G2-418.

Cependant, alors que SGTP Mines est dans l’expectative du quitus environnemental sollicité auprès des services du ministère de l’environnement et des Eaux et forêts, un document essentiel à l’exploitation de la carrière acquise pour une durée de trois ans, Sinohydro a quant à lui déployé son arsenal technique sur le même site. Une constatation qui en dit long sur l’enlisement qui devait survenir.

DE LA VORACITÉ FINANCIÈRE DE JACQUES DENIS TSANGA ET LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE

Interrogée sur les raisons de sa présence inopportune sur un site déjà attribué à une autre entité, l’entreprise chinoise sera sans équivoque : le gouverneur Jacques Denis Tsanga serait l’homme qui aurait autorisé cette irrégularité, cela sur instructions de la présidence de la République gabonaise.
Une assertion révélatrice des magouilles ayant eu libre cours entre les parties citées, le tout, au détriment de SGTP Mines.
Se fondant dans des explications aussi bien tarabiscotées qu’alambiquées, le gouverneur de la province de l’Estuaire, joint par Gabon Mediatime, justifie la présence de Sinohydro sur le site de la carrière de Bakamba par un article 10 qui stipulerait qu’au bout d’une année de non mise en valeur de cet espace, celui-ci redevient domaine de l’État. Incroyable !

Le fait que des engins de Sinohydro soient sur les lieux ne veut pas dire que la carrière appartient à cette entreprise “, a-t-il déclaré.
De fait, il nous vient tout de même à l’esprit d’interroger le gouverneur sur une question à la fois simpliste et explicite: Que font donc les engins de l’entreprise chinoise sur ces lieux précis dans la mesure où cette carrière ne leur appartient pas?

“Si la SGTP Mines a obtenu l’arrêté, c’est bien parce qu’elle était en règle. Mais pendant un an, la mine n’a pas été mise en valeur en raison de l’absence d’une étude d’impact environnementale qui est très importante “, a justifié Jacques Denis Tsanga, qui feint d’ignorer que la non exploitation de la carrière de Bakamba est consécutive à l’absence de délivrance par le ministère des Eaux et forêts, de l’étude d’impact environnemental tel que sollicité par SGTP Mines.

L’on comprend que l’inertie des autorités administratives concernées par la délivrance du précieux sésame n’a été, en fin de compte, qu’un croc en jambe aux fins de déposséder SGTP Mines de ses droits légaux, au bénéfice du chinois Sinohydro. On imagine bien la contrepartie.

Cela dit, il s’agit encore une fois de manœuvres d’un autre temps, qu’Alain Claude Bilie By Nze n’a pas manqué de fustiger il y a peu, lors de son audition des services de la Marine marchande, ce après le drame du ferry Esther Miracle.

Des manœuvres comme celles-ci se comptent à la pelle. Comment l’administration suscitée, prise dans les mailles de sa propre sclérose, peut-elle imputer cet état de fait à SGTP Mines, qui une année durant, a souhaité entrer en possession de son document dans la perspective de tout démarrer ? On tombe des nues.

QUE VIENT FAIRE LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE DANS CETTE HISTOIRE ?

Qui sait observer le Gabon sait que la présidence de la République d’aujourd’hui est d’une gloutonnerie financière sans limites. Il ne faut pas être bardé de milles diplômes pour comprendre que l’une des plus importantes institutions du pays est engagée dans une combine ignominieuse avec Sinohydro.
En effet, comment expliquer que l’entreprise chinoise, qui n’a aucun documents légaux, soit préférée à celle qui en a, et qui souhaite obtenir le quitus environnemental pour se conformer à la législation en vigueur dans le secteur minier ? Tout ceci tombe sous le sens.

La présidence de la République serait-elle à ce point devenue un repère de personnes sans foi ni loi, prêts à tout pour un enrichissement personnel ? Cet abaissement des valeurs républicaines devrait interpeller. L’expropriation de SGTP Mines, une entreprise locale, au profit du chinois Sinohydro, illustre à quel point la corruption devient préoccupante dans notre pays.

Si l’étonnement d’Alain Claude Bilie By Nze sur les nombreuses compromissions découvertes au sein de l’administration des Transports n’a pas été que pure théâtralité, l’on devrait pouvoir admettre que l’exploitation devenue controversée de la carrière de Bakamba devrait être elle aussi résolue.

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